"Dans le sport, on ne peut pas tout maîtriser"

Elfic Fribourg continue de survoler le basketball féminin en Suisse. Interview de Karine Allemann, présidente et fondatrice de l'équipe.

Elfic a remporté ce dimanche la finale contre Nyon au terme de cinq matchs. © KEYSTONE

Radio Fribourg: Les Fribourgeoises ont décroché dimanche après-midi un sixième titre national consécutif en basketball après une finale qui s'est jouée en cinq matchs contre Nyon. Karine Allemann, vous êtes la présidente et la fondatrice d'Elfic. Est-ce que vous vous attendiez à être aussi bousculée par Nyon?

Karine Allemann: Nous savions que ça allait être compliqué. Nous avions déjà joué contre elles en demi-finale de la Coupe suisse, et nous avions gagné de seulement trois points. C'était très serré. L'important pour nous était de gagner les deux matchs à la maison afin d'être plus sereines au moment de se déplacer à Nyon. La série a duré, c'était éprouvant pour les nerfs.

Si on prend un peu de recul, finalement, c'est une bonne chose pour le basket d'avoir une équipe qui tient tête à Elfic. Vous n'avez pas vraiment eu de concurrence ces dernières années. Les deux équipes se tirent vers le haut maintenant. Comment voyez-vous cela?

On a nous-mêmes été un valeureux challenger à l'équipe d'Hélios, qui a dominé pendant plusieurs années. Je pense que tous les clubs doivent avoir de l'ambition pour construire quelque chose. Il ne faut pas oublier aussi Troistorrents qui a fait une très belle saison et qui a presque été en finale. Il faut des duels, il faut des challenges, que chacun se tire vers le haut. Évidemment, pour l'intérêt du basket, cette finale était géniale.

Vous mentionnez Hélios, l'équipe valaisanne qui a aussi remporté six titres entre 2012 et 2017. Depuis, elle est en fin de cycle et on ne les voit plus à l'avant. Craignez-vous qu'Elfic vive la même chose?

On sait que le sport est une affaire de cycles. Nous nous sommes toujours dits que nous ne voulions pas être une étoile filante dans le basket. Donc, nous ne voulons pas nous reposer sur un mécénat extérieur qui vient changer la donne pour une ou deux années. On a des bases solides, que ce soit au niveau du nombre de membres et d'équipes dans le club ou des partenaires solides qui nous soutiennent depuis longtemps. On espère être assez solide pour ne pas tomber tout en bas d'une année à l'autre. Après, on le sait, on aurait pu perdre le titre hier. Si ça devait arriver, on continuera en essayant de construire une belle équipe et en regardant toujours vers le haut. Mais on sait que dans le sport, on ne maîtrise pas tout. On l'a bien vu durant cette série.

Ecouter l'interview complet:

RadioFr. - Léo Martinetti / Adaptation web: Mattia Pillonel
...