Une vie complètement chamboulée par le Covid long

Ce vendredi est la journée internationale de sensibilisation sur le Covid long. Une Fribourgeoise témoigne de ses difficultés au quotidien.

Le Covid long touche environ 3% de la population suisse. (Image prétexte) © KEYSTONE

Valérie Romanens attrape le Covid en octobre 2021. Elle passe sa quarantaine chez elle, à Sorens. Sur le coup, cette enseignante en intendance et administration à l'Institut de Grangeneuve est malade, mais sans plus. C'est un mois plus tard que sa vie bascule.

D'autres symptômes, plus sérieux, commencent à apparaître. Elle a de la peine à respirer, est essoufflée quand elle parle. Constamment épuisée, elle ne peut plus aller travailler. Depuis, son quotidien a complètement changé. "Je n'arrive plus à travailler une journée complète, témoigne cette maman de deux adolescents. Après une ou deux heures, j'ai besoin de repos."

La Fribourgeoise de 51 ans a dû installer un coin pour dormir, qu'elle appelle sa "grotte". Elle dort parfois même avant de rentrer à la maison, trop épuisée pour prendre la voiture. Valérie Romanens travaille à 20%, avec un horaire éparpillé sur la semaine. "Je fais une partie d'enseignement et une partie de préparation, que je gère depuis chez moi." Elle a perdu une bonne partie de son salaire, et ne touche rien de l'AI.

Un enfer au quotidien

Mais le travail n'est pas le seul aspect de sa vie qui a été impacté. Toutes les tâches du quotidien sont affectées. Faire les courses, par exemple, est devenu un enfer pour celle qui adorait les magasins il y a quelques années. "Je dois me préparer. Je mets des bouchons auditifs et je vais toujours au même magasin, simplement parce que je sais où sont les choses. Si je dois chercher, je me fatigue trop rapidement."

Valérie Romanens aimait les concerts, la foule et le bruit. Mais tout ça, c'est terminé. L'année passée, elle a tenté de retourner en festival. Épuisée, elle s'est endormie sur les balustrades devant la scène. Elle faisait aussi du sport et pouvait courir plus de 20 km, alors qu'aujourd'hui, elle peine à marcher plus d'un quart d'heure.

Une maladie invisible

En plus de la fatigue, il y a les pertes de mémoire, les maux de tête, parfois les bras qui gonflent. Des douleurs, souvent invisibles, qui vont et viennent, et dont elle n'ose parfois pas parler. "Même à mon médecin, quand il me demande comment je vais, je réponds juste que ça va, alors que je ne me sens pas bien", confie-t-elle. "On vit dans ce nouveau corps et il faut faire avec."

Le Covid long touche environ 3% de la population suisse, soit 300'000 personnes. Bien que la maladie soit aujourd'hui plus connue et mieux reconnue que lors de la pandémie, il n'existe encore aucun traitement. Le 15 mars a été dédié à la sensibilisation de cette maladie l'année dernière.

RadioFr. - Maëlle Robert / Adaptation web: Mattia Pillonel
...