Bientôt des aumôniers auprès des patients musulmans?
Les aumôniers présents dans le canton sont seulement catholiques ou protestants. Des projets pourraient diversifier cette représentation.
A l'avenir, la situation pourrait changer. Dans les prochaines semaines, une réforme de la loi sur les relations Eglises-Etat va être mise en consultation. Selon nos informations, l'avant-projet doit préciser quels critères une communauté religieuse doit remplir pour pouvoir être reconnue par le canton ou pour avoir de nouveaux droits. Par exemple, justement, avoir des aumôniers dans les hôpitaux ou les prisons, dispenser des cours de catéchisme à l'école, ou encore prélever un impôt.
Quelles seront les exigences pour obtenir la reconnaissance des autorités? Le gouvernement fribourgeois avait esquissé quelques pistes, en 2017, en répondant à la question d'un député: respect des droits fondamentaux, ouverture des lieux de culte, financement transparent, ou encore maîtrise du français ou de l'allemand par les responsables religieux. Le projet de loi devrait reprendre plusieurs de ces éléments. Le canton de Fribourg veut être prêt à examiner toute nouvelle demande. Il a donc anticipé en travaillant sur ce texte dans un contexte calme et sans tension. Le Grand Conseil devrait examiner cette loi en 2023.
A l'heure actuelle, seules trois communautés religieuses sont reconnues par le canton: les catholiques, les réformés et les juifs. Ce qui n'est pas le cas des musulmans, des orthodoxes ou des évangéliques. Pour l'instant, aucune demande de reconnaissance n'a été déposée par d'autres confessions ou religions. Pour information, le canton de Fribourg compte actuellement 58% de catholiques, 12% de réformés, 4% de musulmans et 0,1% de juifs. 21% de la population se dit sans confession. Cette partie est en pleine expansion depuis quelques années.
En parallèle, le Centre Suisse Islam et Société (CSIS) offrira dès septembre une formation inédite en Suisse romande sur l’aumônerie musulmane. Les entretiens ont déjà eu lieu à Fribourg.