De moins en moins de personnes s'engagent

L'attrait de servir en tant que sapeur-pompier diminue ces dernières années, alors qu'en 2023, les pompiers romands ont mené 167 interventions. D'après Philippe Mauron, Commandant à la Base de départ spécialisée de Romont, il s'agit d'une année exceptionnelle. À l'inverse, le nombre de recrues ne cesse de baisser.

La base broyarde parvient, pour l'instant, à maintenir ses effectifs, bien qu'un problème de fond soit en train de s'installer. "Le plus compliqué n'est pas de recruter, mais de garder les personnes au sein du corps. Au moment où les gens deviennent opérationnels, ils décident d'arrêter. La vie fait que les jeunes entre 20 et 25 ans ont d'autres obligations qui prennent le pas sur les pompiers", explique Philippe Mauron.

Une problématique généralisée

Le canton de Fribourg dans son ensemble connaît une baisse de ses effectifs. Pour pallier la pénurie, des mesures ont été prises. "Nous collaborons davantage à l'échelle régionale, en faisant appel aux voisins en cas de besoin. Nous avons instauré une collaboration avec les entreprises pour libérer plus facilement leurs employés en cas d'intervention. Nous appliquons également le système de double incorporation, où une personne peut être incorporée en journée sur le lieu de travail et également être mobilisée le soir et les week-ends depuis son domicile", complète le Commandant.

Ce système nécessite des ajustements pour les entreprises. "La première année a permis de déterminer à quelle fréquence je devais quitter mon travail pour intervenir, et si c'était gérable par mes collègues. Actuellement, je peux m'absenter 90% du temps", raconte Jérémy Quartenoud, sapeur-pompier et employé au Moulin de Romont. Dans cette optique, l'État décerne un label pour récompenser les entreprises qui encouragent l'engagement chez les pompiers. Dix entreprises broyardes ont reçu cette distinction ce jeudi.