Droit de grève refusé au personnel de l'Etat de Fribourg

Le SSP dénonce la position du Conseil d’Etat de ne pas considérer la Grève féministe du 14 juin comme relative aux conditions de travail.

Manifestante à l'occasion de la journée internationale de luttes pour le droit des femmes (Image d'illustration). © KEYSTONE

La grève féministe du 14 juin 2023 s’organise partout en Suisse. Sur les lieux de travail, le but de cette mobilisation est d’obtenir une amélioration concrète du quotidien des travailleuses. Ces revendications, votées par le personnel de l’Etat et du secteur subventionné, portent presque exclusivement sur les conditions de travail et la paye: salaire minimum de 4'500 francs, revalorisation salariale des professions de la santé, mise à disposition de protections hygiéniques gratuites, etc.

Le Conseil d’Etat refuse d’ouvrir des négociations sur la base de ces réclamations et considère que celles-ci ne portent pas réellement sur les conditions de travail. Pour le Syndicat des services publics (SSP), cette manœuvre vise surtout à priver le personnel de faire grève. Pour que ce dernier en ait le droit, il faut en effet que l’Organe de conciliation et d’arbitrage en matière de conflits collectifs de travail impliquant le personnel de l’Etat (OOCA) délivre un acte de non-conciliation. Or, on ne peut s’adresser à cet organe qu’en cas de conflit relatif aux conditions de travail.

Des voisins plus conciliants

Dans le Canton de Vaud, le droit de grève pour la grève féministe a déjà été octroyé par le passé. En 2019, ce sont des milliers de salariées qui se sont mises en grève pour obtenir des améliorations des conditions de travail. Dans un courrier du 26 avril 2023, le Conseil d’Etat vaudois ne conteste pas le fait que les revendications pour la grève féministe, déposées par le SSP Vaud et qui sont en grande partie identiques à celles du SSP Fribourg, ont trait aux conditions de travail.

Dans un communiqué publié ce lundi, le SSP Fribourg appelle donc le Conseil d’Etat à revoir sa position, et à reconnaître que la Grève féministe du 14 juin vise à éliminer les inégalités salariales et sociales entre femmes et hommes. Le SSP appelle également l’OOCA à ne pas céder aux pressions du gouvernement visant à interdire la grève.

Frapp - Dimitri Faravel
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