Faut-il dépénaliser la consommation de cannabis?

Cédric Fazan, directeur de la fondation Tremplin à Fribourg et Nicolas Kolly, chef du groupe UDC au Grand Conseil, débattent de la question.

Alors que le CBD inonde les kiosques, le cannabis reste interdit. La pacification du deal de rue serait-elle une bonne chose? Découvrez la vision cantonale en la matière. © La Télé
Alors que le cannabis légal (CBD) inonde les kiosques, la marijuana aux effets psychoactifs reste prohibée. Les milieux de la prévention et de la prise en charge des toxicomanes réclament la dépénalisation de sa consommation. 
Une modification de la loi sur les stupéfiants adoptée l’an dernier autorise des essais pilotes de remise de cannabis à des fin récréatives. Un premier projet de vente légale en pharmacie a été lancé à Bâle. Berne, Zurich, Genève et Lausanne devraient suivre.  En revanche, aucun essai n’est pour l’heure planifié à Fribourg.
Quelle est la vision cantonale en la matière ? S’achemine-t-on vers la fin de l’ère de la prohibition du cannabis en Suisse ?
Selon Cédric Fazan, pouvoir débattre sereinement de la pacification du deal de rue entre le milieu politique, médiatique, sociale et de la santé est une très bonne chose. Pour Nicolas Kolly, cette dépénalisation est une banalisation totale d'un produit qui demeure néfaste pour la santé.

Une banalisation dangereuse pour Nicolas Kolly

Le cannabis est le produit illégal le plus consommé en Suisse. A partir de 15 ans, un tiers des personnes ont déjà touché ou goûté à la marijuana. Malgré ce taux de consommation, Nicolas Kolly est optimiste. 
"La bonne nouvelle c'est que depuis une vingtaine d'années, le taux des consommateurs habituels reste stable. Cela montre que la politique mise en place avec le modèle des quatre piliers fonctionne."
Selon le chef du groupe UDC, la consommation de produit néfaste pour la santé est malheureusement immuable. "En revanche, c'est en rendant cette consommation interdite et en engendrant des sanctions pénales que nous contribuons à ne pas banaliser ce produit mauvais pour la santé", confie-t-il. 

Une démarche sensée selon Cédric Fazan

Pour Cédric Fazan, le modèle à quatre piliers fonctionne mais selon lui, le modèle répressif prend souvent le dessus. "D'après mon expérience dans le milieu, ce qui fonctionne le mieux c'est d'être dans la prévention et l'accompagnement des consommateurs", affirme-t-il. Le directeur de la fondation Tremplin précise que parmi les 30% évoqués, seule une extrême minorité a des problèmes de consommation de cannabis.
Pour lui, l'intérêt de cette dépénalisation est à la fois économique. "Quand un jeune est verbalisé, c'est une amende d'ordre qu'il reçoit et ce sont les parents qui la payent. Cette méthode n'a donc aucun impact sur le fait de consommer ou non", explique-t-il.
Pour le directeur, la dépénalisation du cannabis ne permettrait non plus de banaliser mais de pouvoir enfin considérer ce produit comme un autre produit. "Évidemment, ce n'est pas un produit anodin, mais en comparaison à l'alcool qui coule à flot dans nos Girons et nos fêtes de famille, ce produit est bien moins nocif et toxique d'un point de vue médical, somatique et psychique."
Regardez le débat complet: 
La Télé - Philippe Huwiler / Adaptation web: Valentine Renevey
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