Inquiétudes sur des Gazaouis arrêtés

La Commission des prisonniers de l'Autorité palestinienne accuse l'armée israélienne d'avoir arrêté une centaine de Gazaouis. Elle a dit redouter le pire pour ces Palestiniens dont Israël n'a révélé ni la localisation ni l'identité ni les charges retenues contre eux.

Durant sept semaines de guerre et quatre jours de trêve, "les forces israéliennes ont arrêté des gens" marchant vers le sud sur la route Salaheddine. Cette route est l'unique itinéraire autorisé par Israël aux déplacés enjoints à quitter le nord de la bande de Gaza, affirme l'ONU. © KEYSTONE/AP/Mohammed Hajjar

"Israël n'a pas annoncé combien de personnes il avait arrêté durant ses opérations à Gaza", affirme à l'AFP Qaddoura Farès, chef de cet organe gouvernemental. "Nous redoutons qu'ils aient été tués après avoir été arrêtés et interrogés", poursuit-il, affirmant avoir "obtenu une fois (d'Israël, ndlr) durant la guerre le nombre de 105 arrestations, mais sans aucun détail sur le sort de ces personnes".

"L'absence de nombre et de communication laisse penser qu'il est possible qu'Israël puisse faire ce qu'il veut d'eux, même les tuer", dit-il, assurant avoir réclamé en vain des informations aux autorités israéliennes. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a dit ne pas "pouvoir commenter le sujet à ce stade".

Familles séparées

Durant sept semaines de guerre et quatre jours de trêve, "les forces israéliennes ont arrêté des gens" marchant vers le sud sur la route Salaheddine. Cette route est l'unique itinéraire autorisé par Israël aux déplacés enjoints à quitter le nord de la bande de Gaza, affirme l'ONU.

Des déplacés gazaouis ont rapporté à l'ONU que l'armée israélienne y avait installé un barrage équipé de caméras de reconnaissance faciale et dirigé à distance par des soldats.

Là, l'ONU dit avoir constaté le passage "de familles séparées". Au moins "un enfant a dû traverser ce barrage seul après l'arrestation de son père à ce barrage", poursuit l'ONU.

Déshabillés, menottés, voire torturés

Le Croissant-Rouge avait de son côté rapporté mardi qu'un de ses soignants, Ramadan Hossu, originaire de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, avait été arrêté sur la route du sud. Les soldats israéliens "ont dit à celui devant moi: 'fais demi-tour et va là-bas'. Puis, ils m'ont dit à moi, 'va là-bas'. Ils m'ont interrogé, nous ont déshabillés et emmenés à un barrage puis à un char. Deux soldats m'escortaient et j'étais menotté", raconte M. Hossu dans une vidéo diffusée par le Croissant-Rouge.

Sahar Awwad, une déplacée gazaouie avait raconté à l'AFP que son fils Mohammed avait été arrêté par des soldats israéliens à la sortie sud de la ville de Gaza le 12 novembre. "Il a été libéré après neuf jours" après avoir "subi des tortures", a-t-elle affirmé.

Israël pratique couramment la "détention administrative". Les personnes sont détenues sans inculpation ni procès dans le cadre, c'est-à-dire sans qu'aucune charge ne soit retenue par les autorités israéliennes contre la personne en détention.

ATS
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