Vanessa Cojocaru, du podcast au festival

La fondatrice du podcast féministe Tea Room organise la première édition du festival du même nom au Nouveau Monde (28-30 avril). Interview.

Vanessa Cojocaru a créé son podcast en 2019. © Julien James Auzan

C'est la première édition du Tea Room Festival, de quoi il s'agit?

Vanessa Cojocaru: Le Tea Room existe depuis 3 ans maintenant. On faisait des éditions originales un dimanche tous les 3 mois environ. C'est pour célébrer la dixième édition de Tea Room qu’on investit le Nouveau Monde de vendredi soir jusqu'à dimanche. En première partie, on enregistre un podcast féministe en live avec un public, j'invite, comme à chaque fois, une personnalité romande qui fait bouger les lignes. En deuxième partie, on invite des artistes suisses qui présenteront leurs projets artistiques.

Est-ce que ce podcast répondait à une demande?

Oui je pensais qu'il y avait une parce qu'après #MeToo, en 2017, il y a eu une émergence de podcasts féministes, surtout des podcasts de Paris. En Suisse romande on est beaucoup tourné vers la France, bien que ces podcasts sont absolument géniaux et inspirants, moi il me manquait des histoires de chez nous. Bien sûr qu'on est inspiré par cette culture française, mais la Suisse a un contexte politique, social, économique bien à elle et je pense que c'est très important d'ancrer ces réflexions sur notre terrain à nous.

L'angle féministe répond à un véritable besoin en relation avec #MeToo?

Oui, je pense qu'on est encore en plein #MeToo, c'était en 2017, mais on y est encore. J'ai fait partie de la grève féministe en Suisse, j'ai participé à l'organisation cette grève depuis début 2019. On peut pas ignorer les effets de tous ces mouvements sociaux, du féminisme et de toutes les autres luttes. Je pense que c'est super important de continuer d'en parler, de nuancer toutes ces réflexions, parce qu'on veut du changement.

Mélanie Glayre, Vanessa Cojocaru, Sandy Maillard, Maude Pirali, Margie Clément composent l'équipe de Tea Room. Crédit photo: Julien James Auzan.

Qu'est-ce qui vous a fait entrer dans le militantisme?

Je suis graphiste et quand il y a eu cette émergence des podcasts féministes, je les écoutais pendant que je travaillais. Au bout d'un moment, j'ai senti que ce que j'avais dans les oreilles me passionnait plus que ce que je faisais, ça commençait à m'enflammer. En janvier 2019, j'ai vu sur Facebook une séance du Collectif de la Grève féministe qui se rencontrait, je me suis dit: je vais voir à quoi ça ressemble. J'ai pas bien compris ce qu'il se passait. J'ai compris que quelque chose s'organisait et que je voulais en faire partie. Ce qui allait se passer était historique.

Ecoutez l’entretien complet: 

RadioFr. - Maurizio Iulianiello / Adaptation web: Michel Kramer
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