Israël menace d'intensifier ses frappes

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé d'intensifier ses attaques contre le Hamas, après une pluie de roquettes sur l'Etat hébreu qui a tué trois Israéliennes. Le déluge de feu sur la bande de Gaza a lui coûté la vie d'au moins 28 Palestiniens.

Les attaques israéliennes menées avec des avions de chasse et des hélicoptères de combat ont fait au moins 28 morts à Gaza, dont dix enfants. © KEYSTONE/AP/Hatem Moussa

Dix enfants et deux commandants du Jihad islamique figurent parmi les victimes enregistrées du côté palestinien, selon le ministère de la santé de Gaza et le second groupe armé de l'enclave. Les attaques israéliennes menées avec des avions de chasse et des hélicoptères de combat ont également fait près de 125 blessés.

Mardi soir, une frappe israélienne a complètement détruit un immeuble d'une dizaine d'étages situé dans le centre de la ville de Gaza, dans lequel des responsables du Hamas avaient leur bureau, a constaté l'AFP.

"Une raclée"

En réaction à la destruction de cet édifice, le mouvement islamiste palestinien a affirmé mardi soir avoir lancé 130 roquettes en direction de Tel-Aviv où des sirènes d'alarme retentissaient en soirée. Une femme a été tuée près de la métropole israélienne.

Ce décès porte à trois le nombre de personnes tuées mardi en Israël par des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza. Selon l'armée israélienne, plus de 500 roquettes ont été lancées depuis lundi soir vers Israël par différents groupes armés palestiniens depuis Gaza.

"Depuis hier (lundi), l'armée a mené des centaines d'attaques contre le Hamas et le Jihad islamique à Gaza (...) Et nous allons encore intensifier la puissance de nos attaques", a-t-il dit dans une vidéo diffusée par ses services. Selon lui, le Hamas "va se prendre une raclée à laquelle il ne s'attend pas".

Le ministre de la Défense Benny Gantz a approuvé une demande de l'armée de mobiliser 5000 réservistes, mais il n'était pas clair dans l'immédiat quand cette décision serait appliquée.

Un "enfer"

Les sirènes continuaient de retentir mardi après-midi dans les localités israéliennes jouxtant Gaza. La branche armée du Hamas a promis de faire d'Ashkelon un "enfer" si les frappes israéliennes faisaient des victimes civiles à Gaza.

Le Hamas avait menacé lundi l'Etat hébreu d'une nouvelle escalade militaire si ses forces ne se retiraient pas de l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est - troisième lieu saint de l'islam -, où des heurts quotidiens opposant des Palestiniens à la police israélienne ont fait plus de 500 blessés depuis vendredi. Mardi à la mi-journée, un calme précaire semblait être revenu dans la Vieille ville de Jérusalem et ses abords, selon l'AFP.

Les frappes israéliennes sur Gaza sont les plus importantes depuis novembre 2019. A l'époque, l'Etat hébreu avait tué un haut commandant du Jihad islamique, responsable de nombreuses attaques en Israël. Le mouvement islamiste avait alors tiré 500 roquettes vers Israël qui avait pilonné les positions du Jihad, tout en tentant d'épargner celles du Hamas.

Mais une source au sein du Hamas a annoncé lundi soir qu'un commandant de la branche armée, Muhammad Fayyad, avait été tué à Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, peu après le début des frappes israéliennes.

Appels à la retenue

La communauté internationale a exprimé son inquiétude grandissante, alors que le Conseil de sécurité des Nations unies n'est pas parvenu à s'entendre sur une déclaration commune. Les Etats-Unis ont jugé qu'un "message public n'était pas opportun à ce stade".

Mardi, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a estimé que l'escalade devait "cesser immédiatement". Il a appelé les forces israéliennes à "faire preuve de la plus grande retenue et calibrer leur recours à la force" et jugé "inacceptable" "le lancement à l'aveugle de roquettes et de tirs de mortier vers les centres de population israéliens".

Les Etats-Unis ont de leur côté pressé mardi les deux camps d'éviter les décès "profondément regrettables" de civils et d'éviter toute "provocation".

Le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri a pour sa part affirmé que Le Caire avait tenté en vain de discuter avec Israël et "d'autres pays" pour apaiser les tensions. "Nous n'avons pas eu de réponse positive", a-t-il dit.

ATS
...