"Notre meilleure arme reste le vote"

Une dizaine de personnes se sont réunies ce samedi à Fribourg pour sensibiliser sur le sort de la démocratie brésilienne. Reportage.

"Au Brésil, on ne peut même plus s'habiller de la couleur du parti de Lula, car on risque sa vie", explique Gil Azevedo-Jutzet, organisatrice. © Frapp
"Au Brésil, on ne peut même plus s'habiller de la couleur du parti de Lula, car on risque sa vie", explique Gil Azevedo-Jutzet, organisatrice. © Frapp
"Au Brésil, on ne peut même plus s'habiller de la couleur du parti de Lula, car on risque sa vie", explique Gil Azevedo-Jutzet, organisatrice. © Frapp
"Au Brésil, on ne peut même plus s'habiller de la couleur du parti de Lula, car on risque sa vie", explique Gil Azevedo-Jutzet, organisatrice. © Frapp
"Au Brésil, on ne peut même plus s'habiller de la couleur du parti de Lula, car on risque sa vie", explique Gil Azevedo-Jutzet, organisatrice. © Frapp
"Au Brésil, on ne peut même plus s'habiller de la couleur du parti de Lula, car on risque sa vie", explique Gil Azevedo-Jutzet, organisatrice. © Frapp
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Une dizaine de personnes étaient présentes à la Place Georges-Python ce samedi. Elles ont répondu à l'appel spontané de Gil Azevedo-Jutzet, une Brésilienne qui s'est installée au Mouret il y a plus de trente ans. Tous vêtus de rouge, la couleur du parti des travailleurs, les participants ont chanté, dansé et fait entendre leur voix en faveur de Lula.

Le groupe est descendu jusqu'à la Place de l'Hôtel-de-Ville. Dans le cortège, des pancartes: "Pour la démocratie au Brésil", "Sauvons l'Amazonie", "Lula presidente", "Plus de livres, bas les armes" ou encore "Pour l'inclusion sociale". Sur leur chemin, de nombreux Fribourgeois se sont arrêtés pour regarder la manifestation. Certains ont fait part de leur soutien, d'autres ont rejoint les militants.

Pour la démocratie brésilienne

"Ce n'est plus une histoire de Lula ou Bolsonaro, mais de défendre la démocratie et l'environnement. C'est impressionnant ce qui se passe au Brésil en ce moment, relate Gil Azevedo-Jutzet, initiatrice de l'événement. Et ça se répercute aussi ici. A Fribourg. En Suisse. En Europe. Et ailleurs. C'est pour ça qu'on est descendus dans la rue."

Jair Bolsonaro est en place depuis 2019. "C'est une personnalité très autocrate. Il se place au-delà du spectre politique. Sur cet aspect, il est très similaire à Trump, explique Adrien Folly, partisan de Lula. Si Bolsonaro est réélu le 30 octobre, ce sera très difficile pour le Brésil. Il coupe beaucoup dans les budgets de la santé et de l'éducation et essaie de répondre à la violence par la violence."

Ce constat fait écho auprès de Cassis Saretta. Pour elle, Bolsonaro a attisé un climat de haine dans son pays. La jeune femme, employée au Ministère brésilien de l'environnement, a quitté son poste. C'était trop dur de collaborer avec un gouvernement qui initie une déforestation sans précédent. "Entre 2020 et juillet 2021, la déforestation de l'Amazonie a progressé de 22%", déplore Gil Azevedo-Jutzet.

Relever le pays

Avec la politique de Bolsonaro, l'écart entre les classes sociales se creuse. "Les gens ont de la peine à manger. Il y a beaucoup de discrimination envers les Indiens, les Noirs, les homosexuels, les femmes. On ne peut plus accepter ça", lance Gil Azevedo-Jutzet.

Lula a gouverné le pays entre 2003 et 2011. Sa politique prévoit différents programmes sociaux: contrer la faim qui touche les plus pauvres, la déforestation et la criminalité et protéger les Indiens. "Il a réussi à sortir des millions de Brésiliens de la pauvreté lors de son premier mandat. C'est un programme qu'il va reprendre", explique Gil Azevedo-Jutzet.

Le 30 octobre sera la journée décisive: les Brésiliens se rendront aux urnes pour élire le futur président: Lula ou Bolsonaro. Gil Azevedo-Jutzet identifie déjà une zone d'ombre: "Au Brésil, il y a la problématique de l'achat des votes. J'ai peur de ça, mais je reste confiante. Quand je sors dans les rues de Fribourg et que je vois que les gens sont aussi touchés par notre cause, je me dis que le bien vaincra le mal. Notre meilleure arme reste le vote."

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Frapp - Anaïs Rey
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