Accolade malvenue entre René Fasel et Loukachenko

Le Fribourgeois est en visite en Biélorussie, prochain co-hôte des championnats de hockey sur glace.

René Fasel rencontrait Alexandre Loukachenko dans le cadre de l'organisation du prochain Mondial 2021 de hockey sur glace, prévu du 21 mai au 6 juin. © KEYSTONE

La séquence de quelques secondes n'a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux, ce lundi. Sur fond d'accusations de fraude électorale et de pandémie, on y voit le président biélorusse Alexandre Loukachenko saluer chaleureusement, sans masque et sans respect des distances, le patron de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), René Fasel.

Le Fribourgeois rencontrait l'homme d'Etat dans le cadre de l'organisation du prochain Mondial 2021 de hockey sur glace, prévu du 21 mai au 6 juin et organisé conjointement avec la Lettonie. Dans le sillage de cinq mois de contestation contre l'élection présidentielle qui a donné à Loukachenko une victoire avec plus de 80% des voix, les appels à boycotter le championnat se sont multipliés, notamment de la part de Riga. La Suisse n'a quant à elle pas pris position sur ce sujet.

"Tout dépend de vous"

Dans un extrait de leur rencontre diffusé sur Twitter, Alexandre Loukachenko demande à René Fasel de "résister à la pression" afin de maintenir l'événement sportif dans ce pays en proie à une vague de contestation historique. "Tout dépend de vous, maintenant", a-t-il ajouté. Il a assuré que Minsk était prêt à organiser le championnat du monde sans la Lettonie, si celle-ci s'en retirait comme elle a menacé de le faire.

L'opposante Svetlana Tikhanovskaïa a elle aussi réagi à cette rencontre sur Twitter, en soulignant le contexte particulier dans lequel elle s'inscrit. "A quelques kilomètres d'eux, des individus sont emprisonnés dans des conditions inhumaines et traités comme des prisonniers politiques." Elle rappelle notamment le cas de la Suissesse Natallia Hersche, condamnée à 2,5 ans de prison pour sa participation aux manifestations. En tout, plus de 32'000 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement qui vise à déboulonner Loukachenko, au pouvoir depuis 1994.

Contacté par RadioFr. lundi après-midi, René Fasel n'a, de son côté, pas répondu à la sollicitation de notre rédaction.

Frapp - Alexia Nichele
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