Un derby qui sent la poudre

Milan va redevenir mercredi une place forte du football européen, comme cela ne lui est plus arrivé depuis deux décennies.

Lukaku et l'Inter rêvent de faire tombeur leurs voisins milanais © KEYSTONE/EPA/MATTEO BAZZI
Lukaku et l'Inter rêvent de faire tombeur leurs voisins milanais © KEYSTONE/EPA/MATTEO BAZZI
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L'"euroderby" s'annonce forcément bouillant entre l'AC Milan et l'Inter Milan pour se disputer une place en finale de Ligue des champions.

La capitale lombarde est déjà assurée d'être en finale, le 10 juin à Istanbul, contre Manchester City ou le Real Madrid. Reste à désigner l'heureux élu, entre le club rossonero déjà vainqueur sept fois de la prestigieuse compétition (dernière en 2007) et son grand rival nerazzurro sacré trois fois (ultime en 2010).

Si l'autre demie entre le City de Pep Guardiola et le Real de Carlo Ancelotti oppose ce qui se fait probablement de mieux en matière de jeu en Europe, le "derbissimo" italien s'annonce comme un sommet de passions et d'histoire entre les deux voisins opposés pour la 236e fois, toutes compétitions confondues, depuis... 1909.

En Ligue des champions, les deux rivaux de la Madonnina, le nom de la vierge surplombant le Duomo milanais, se sont déjà affrontés quatre fois. Mais cela remonte à une vingtaine d'années, à une époque où la Serie A attirait encore les plus grandes stars du ballon rond, dont certaines sont attendues dans les tribunes comme Andrei Shevchenko ou Cafu.

Le poids de l'histoire

En 2003, c'était déjà en demi-finales: Milan s'était qualifié grâce au but marqué à l'"extérieur" (0-0, 1-1), non sans ironie étant donné que les deux clubs partagent le même stade.

Deux ans plus tard, ce fut lors d'un quart de finale plus électrique que jamais. Le match retour n'était pas allé à son terme en raison de jets de fumigènes de la part des tifosi intéristes, dont l'un avait atteint le gardien rossonero Dida. Milan, déjà vainqueur à l'aller (2-0), avait eu match gagné sur tapis vert au retour (3-0).

Carlo Ancelotti était alors l'entraîneur du Milan AC lors de ces quatre matches et avait ainsi confirmé la suprématie en coupe d'Europe des Rossoneri, les plus titrés en C1 derrière l'inaccessible Real Madrid (14 victoires).

Mais le poids de l'histoire suffira-t-il à Olivier Giroud et consorts face à la confiance de l'Inter Milan? L'équipe de Simone Inzaghi a en effet remporté les deux derbys disputés en 2023, en donnant notamment la leçon à Milan en Supercoupe d'Italie (3-0) en janvier avant de s'imposer en championnat (1-0).

L'incertitude Leao

Malgré une saison en dents de scie, les Nerazzurri ont toujours été au rendez-vous en C1, en s'extirpant notamment d'un groupe relevé, avec le Bayern Munich et le FC Barcelone, tous deux désormais hors course en Europe.

Ils arrivent surtout vers la fin de saison en grande forme, avec une série de cinq victoires consécutives, toutes compétitions confondues, en ayant notamment battu la Juventus, la Lazio et la Roma tout en marquant quinze buts. Romelu Lukaku a chassé son spleen avec cinq buts depuis début avril, retrouvant son entente avec l'Argentin Lautaro Martinez.

L'AC Milan, de son côté, pourrait devoir se passer de sa flèche offensive Rafael Leao, rapidement remplacé samedi contre la Lazio (2-0) en raison d'une alerte à l'adducteur de la cuisse droite.

De quoi s'inquiéter Stefano Pioli: les Rossoneri n'ont gagné cette saison qu'un seul des dix matches où le Portugais n'a pas débuté. Leao avait notamment été décisif en quart de finale de C1 contre Naples, passeur décisif à l'aller (1-0) comme au retour grâce à une chevauchée fantastique depuis son camp (1-1).

"On peut aussi faire un grand match sans un joueur déterminant comme lui", a prévenu Stefano Pioli. Même s'il sait à quel point Milan va avoir besoin de lui pour la fin de saison.

ATS
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