Le pendillard va devenir obligatoire pour épandre le lisier
Dès 2022, les agriculteurs devront utiliser cette machine qui répand le lisier directement au sol, plutôt qu'en l'air.

L'objectif de cette méthode est de diminuer les émissions d'ammoniac lors de l'épandage du lisier. Car le pendillard emploie des tubes qui vont répandre le purin directement sur la terre. La machine se fixe ainsi au bout d'une fuste et pèse plusieurs centaines de kilo. Le Conseil fédéral a décidé d'imposer son utilisation et la décision ne fait pas l'unanimité au sein du monde agricole, notamment fribourgeois.
Pierre-André Page, conseiller national UDC, n'est par exemple pas convaincu par cette réglementation, même s'il admet qu'il y aura moins d'odeurs. "Dans les exploitations familiales, la main d'oeuvre peut tout à fait conduire ce fumier dans les champs. Là, on va donner ce travail à des entrepreneurs, avec des immenses machines, et ce n'est pas l'agriculture que l'on visait", regrette le parlementaire.
Investissements trop lourds
Jean-Paul Rey, agriculteur à Châtonnaye, n'est pas convaincu non plus. "Si je prends mon cas, je vais devoir investir entre 25'000 et 30'000 francs pour équiper ma machine actuelle d'un pendillard. Et si je veux faire l'acquisition de ce matériel, j'en aurai pour près de 100'000 francs. Ce n'est pas supportable", explique-t-il.
Pour Pierre-André Page, la décision rate sa cible: "Le fait de devoir s'équiper de machines beaucoup plus grosses, avec des tracteurs plus puissants, a un impact sur l'écologie et la nature en général. Ce n'est pas logique". Sans parler du délai d'obtention de ces machines qui avoisine les 18 mois.
Quant aux émanations d'ammoniac, Jean-Paul Rey miserait plutôt sur le moment de l'épandage: "On n'a pas le droit de répandre le fumier sur sol gelé, sur sol détrempé ou lors de grosses chaleurs. Donc on mise sur la semaine qui suit la coupe de prairie", explique encore l'agriculteur. Selon lui, si ces fenêtres, très courtes, sont respectées, les émanations restent faibles.
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Pierre-André Page a déposé une interpellation à Berne pour prolonger le délai de cette obligation à 2024. La réponse de la Confédération est attendue en décembre.