Le streaming forcé de soutenir le cinéma

Le peuple a approuvé la nouvelle loi sur le cinéma par 58%. Les plateformes devront verser une partie de leurs recettes au cinéma suisse.

Netflix, Disney+, Blue, ou encore Amazon et HBO laisseront une partie de leurs bénéfices en Suisse (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

C'était l'enjeu qui s'annonçait le plus serré. Les Suisses ont finalement largement soutenu la nouvelle loi sur le cinéma. Le texte a récolté plus de 58% de oui... Encore plus en Suisse romande: près de 64% à Fribourg et même 76% dans le canton de Vaud. Pour Pierre Monnard, réaliseur fribourgeois, le cinéma n'est pas le seul gagnant de ce vote.

Le projet impose aux services de streaming et aux grandes chaînes de télévision étrangères, comme TF1 ou M6, qui diffusent des publicités spécifiques à la Suisse, d'investir 4% de leurs recettes dans le secteur helvétique. Elles seront ainsi mises sur un pied d'égalité avec les diffuseurs suisses qui versent déjà leur contribution, argumentent le Conseil fédéral et les partis du centre et de la gauche.

Une taxe de remplacement est prévue pour ceux qui ne veulent pas se soumettre à cette obligation. Les plateformes devront aussi programmer au moins 30% de films et de séries européens. Les pays voisins ont déjà pris des mesures pour obliger ces services à investir dans la production cinématographique locale, poursuivent les partisans. La France demande 26% et l'Italie 20%.

Les partis de jeunes du PLR, de l'UDC et du PVL, à l'origine du référendum, ont pour leur part mis en garde contre une répercussion des frais supplémentaires sur les consommateurs. Selon eux, l'Etat entend imposer des oeuvres dont les clients des plateformes ne veulent pas. Le quota représente une discrimination à l'égard des producteurs de pays hors de l'UE, dont les films, appréciés en Suisse, seront retirés des catalogues.

ATS / RadioFr.
...