Le vote électronique crée des remous à Fribourg

Le Grand Conseil s’est penché sur la loi sur l’exercice des droits politiques, qui régit notamment l’utilisation de l’e-voting.

Un député a voulu supprimer le principe d'e-voting de la loi sur l'exercice des droits politiques. En vain. © Keystone

Au programme de la session de mars du Grand Conseil fribourgeois : la modification de la loi sur l’exercice des droits politiques, afin d’y ajouter certains articles ou d’en supprimer d’autres qui ne sont plus d’actualité. La question du vote électronique a fait réagir les députés. Ce point est abordé dans un nouvel article, le 12a, qui régit les conditions d’utilisation du vote électronique dans le canton.

Un député a toutefois demandé à le supprimer: Bruno Marmier. « Depuis 730 ans, les citoyens donnent leur avis. Ils sont les acteurs et les garants du processus politique. Mais l’e-voting tire un trait sur ce principe », explique l’élu vert. « Le citoyen ne comprendra plus rien. Surtout en situation de crise, c’est un risque pour la démocratie », poursuit-il.

Une idée qui étonne

Cette proposition n’a toutefois pas fait l’unanimité au sein de l’hémicycle. Bernhard Altermatt s’est dit pour sa part « choqué, étonné » par cette proposition. L’élu du Centre a surtout voulu insister sur l’importance du vote électronique pour les Suisses de l’étranger. L’UDC Nicolas Kolly a abondé dans ce sens : « J’ai vécu à Rome. Et très souvent, je recevais le matériel de vote après les votations. Le vote électronique serait une bonne alternative ».

« C’est aussi un gain de temps », a ajouté Thierry Steiert, député socialiste. « Lorsque nous avons fait des tests en Ville de Fribourg, ça a facilité le dépouillement des bulletins de vote » a poursuivi le syndic du chef-lieu cantonal.

C’est finalement le député UDC Yvan Thévoz qui a rappelé à l’assemblée qu'« on ne vote pas pour ou contre le vote électronique, mais bien sur la mise sur pied d’un article de loi pour fixer l’utilisation de ce vote, qui sera régi par la Confédération ».

Un "non" très net

Finalement, l'amendement de Bruno Marmier a été refusé par 76 voix contre, 17 pour et 4 abstentions.

En effet, le dossier est entre les mains du Conseil fédéral. Le projet a d’ailleurs été relancé au début du mois de mars, lorsque le Gouvernement a décidé de reprendre les essais. Avant de pouvoir utiliser l’e-voting, trois cantons devront le tester jusqu’en mai 2025. Il s’agit de Bâle-Ville, Saint-Gall et Thurgovie.

RadioFr. - Lauriane Schott
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