L'école inclusive critiquée par les profs romands

Les enseignants ont pointé du doigt mercredi à Fribourg le manque de ressources et la forte augmentation de la charge de travail.

L'école inclusive suscite des résistances (illustration). © KEYSTONE/DPA/ULI DECK

"Le soutien à l'école à visée inclusive s'est étiolé, le mécontentement se renforce", écrivent mercredi le Syndicat des services publics (SSP) et celui des enseignant-es romands (SER) au terme de leur enquête menée auprès de plus de 2500 membres du corps enseignant. Pour 55% des personnes interrogées, le principe même de l'école à visée inclusive est une cause de résistance, relèvent les organisations. 

Parmi "les causes de résistance et la résignation du corps enseignant", l'enquête a permis d'identifier au moins quatre points sensibles: l'inefficacité des mesures proposées individuellement pour les élèves (85% des sondés préféreraient des mesures collectives), le manque d'enseignants spécialisés et d'assistants d'intégration (pointé par 92% des sondés), des effectifs de classes trop importants (93%) et la forte hausse de la charge de travail (98%). 

Les syndicats attendent des autorités cantonales et intercantonales qu'elles octroient des moyens suffisants, qu'elles écoutent les demandes du terrain et qu'elles changent de paradigme: un soutien orienté sur les classes et non plus sur les individus permettrait de simplifier le dispositif et d'alléger la charge de travail, plaident-ils. "On ne peut plus travailler sur un seul élève, mais donner de l'aide à toute la classe et permettre à l'enseignant de fonctionner avec tous les élèves plus facilement", estime Claire Spring, co-présidente de la société pédagogique fribourgeoise francophone (SPFF).

Débattue depuis de nombreuses années, l'école inclusive consiste à permettre à des enfants en difficulté de suivre le cursus scolaire ordinaire grâce au soutien d'enseignants spécialisés.

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ATS / RadioFr.
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