L'émissaire de l'ONU au Soudan démissionne

L'émissaire de l'ONU au Soudan, l'Allemand Volker Perthes, a annoncé mercredi avoir remis sa démission devant le Conseil de sécurité. Il a mis en garde contre le risque de "guerre civile" dans ce pays ravagé par un conflit armé.

M. Perthes a mis en garde contre le fait que le conflit au Soudan menace "de se transformer en guerre civile". © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

"Je remercie le secrétaire général pour cette opportunité et pour la confiance qu'il m'a accordée, mais je lui ai demandé de me relever de cette fonction", a déclaré M. Perthes après avoir livré un rapport accablant au Conseil renvoyant dos à dos les deux parties au conflit, l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

"Ce qui a commencé comme un conflit entre deux formations militaires pourrait se transformer en une véritable guerre civile", a-t-il affirmé, en soulignant que "les combats ne montrent aucun signe d'apaisement et aucune des deux parties ne semble proche d'une victoire militaire décisive".

40 morts à Nyala

Au moins 40 personnes ont été tuées mercredi à Nyala, chef-lieu du Darfour-Sud, dans des raids aériens de l'armée, ont indiqué à l'AFP une source médicale et des témoins.

M. Perthes était l'émissaire de l'ONU au Soudan depuis deux ans et demi et à la tête de la mission de l'ONU, la Minuats, créée en juin 2020 pour soutenir la transition démocratique au Soudan après la chute l'année précédente d'Omar el-Béchir.

Bête noire du chef de l'armée

Il était devenu la bête noire du chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui a réclamé son limogeage, lui faisant porter la responsabilité de la guerre qui a éclaté mi-avril avec les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo.

"Nous devons faire comprendre aux belligérants qu'ils ne peuvent agir en toute impunité et qu'ils devront répondre des crimes commis", a encore dit M. Perthes.

Selon des chiffres qu'il a cité, quelque 5000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit le 15 avril et plus de 12'000 blessés, des chiffres en deçà de la réalité selon lui.

ATS
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