"Les personnages du Mistral vont vraiment me manquer!"

La série était diffusée depuis 2004 sur France 3 et depuis 2009 sur la RTS. Elle a marqué une génération, voire plusieurs. Mais après 18 saisons et plus de 4500 épisodes, une vingtaine de mariages célébrés, plusieurs naissances, 240 décès, elle prend fin ce vendredi 18 novembre.

Et l'arrêt de ce feuilleton attriste de nombreux fans, en France comme en Suisse. A Fribourg par exemple, Laurence Jaquier, 42 ans, suivait les aventures des personnages du Mistral, à Marseille, depuis une quinzaine d'années. Ces personnages, elle les avait vus évoluer, mûrir, s'ouvrir. Elle avait fini par s'y attacher.

"J'ai presque l'impression d'être figurante, d'habiter ce quartier du Mistral, confie-t-elle à RadioFr. J'ai un peu l'impression d'aller au café, de voir ces gens qui font partie de mon quotidien, même si c'est un peu bizarre de dire ça! Tout d'un coup, je n'aurai plus de nouvelles de ces personnages, ça va être étrange. Ils vont vraiment me manquer."

"Plaisir coupable"

Comme beaucoup de fidèles du feuilleton, elle avait ses personnages préférés: Gabriel "et sa mauvaise foi et son côté gagne, il me fait penser à un pote", Babeth "et son franc-parler", ou encore Luna "et son côté intègre", sans oublier Mirta et Roland, " qui nous faisaient penser à nos grands-parents."

Laurence Jaquier s'est mise à regarder le feuilleton en 2007 - elle a alors 28 ans - pour partager cette distraction avec des amies ainsi que sa belle-soeur. Au départ, elle est presque dubitative. Puis elle regarde une fois et se souvient: "je n'ai plus décroché!"

Addictif - mais pas facile de le reconnaître en société. "Regarder Plus Belle la Vie, c'est vraiment un plaisir coupable. Ce n'est pas le sujet sur lequel on va briller en société, on va plutôt parler de Squid Games ou d'autres séries! Celle-là, je l'ai longtemps gardée pour moi, pour mes copines proches, ou pour maman!", sourit-elle.

Aborder des sujets tabous

Mais aujourd'hui, Laurence Jaquier assume, et d'ailleurs, elle n'est pas la seule à apprécier la série: cette année, le feuilleton était encore regardé plus de deux millions et demi de téléspectateurs français en moyenne par épisode. C'était plus de quatre millions il y a plusieurs années en arrière, avec, même, des pics à six millions de personnes derrière l'écran.

Le jeu d'acteurs est inégal, la Fribourgeoise le reconnaît volontiers, mais cela ne l'empêche pas d'apprécier cette série riche en rebondissements, moderne, qui colle à l'actualité et aborde des sujets de société, parfois tabous: le racisme, l'avortement, la transidentité, la drogue, l'acceptation de l'homosexualité, ou encore les violences faites aux femmes. Maman d'une petite fille, Laurence Jaquier aurait aimé utiliser cette série pour parler du harcèlement scolaire par exemple avec ses enfants, de façon "plus naturelle".

Avec la fin de cette série, c'est donc une page qui se tourne. Pourquoi y avoir mis un terme? France Télévisions explique qu'en 18 ans, les attentes des téléspectateurs ont changé. Les audiences ont fortement baissé, et puis d'autres feuilletons sont nés entre temps et sont un succès à la télévision (Demain nous appartient, Ici tout commence, Un si grand soleil etc.)

Mais Plus Belle la Vie, est-ce vraiment et définitivement terminé? Il reste encore une porte ouverte, qui réjouira probablement les fans du feuilleton: selon les médias français, un collectif réunissant 300 comédiens, techniciens, cadres et auteurs de la série s'est créé pour assurer une suite à Plus Belle la vie, et tenter de diffuser de nouveaux épisodes sous forme de web série. Mais rien n'est encore certain pour le moment.