Les pertes de la BNS n'impacteront pas le canton de Fribourg
Le gouvernement n'attendait rien de l'exercice 2023 de la Banque Nationale Suisse. Aucun versement n'a été budgétisé.
L'annulation probable des versements de la Banque nationale suisse (BNS) pour la deuxième année consécutive est "douloureuse" pour les cantons. Cette annonce n'est toutefois pas totalement une surprise, selon le président de la Conférence des directrices et des directeurs cantonaux des finances (CDF).
Les résultats intermédiaires de la BNS et la perte au bilan à la fin 2022 annonçaient déjà la couleur. Les conséquences à court terme sur les finances cantonales devraient donc être limitées en moyenne, selon Ernst Stocker.
Du côté du canton de Fribourg, le gouvernement n'avait justement rien inscrit à son budget 2024. Comme prévu, il prélèvera 50 millions de francs de ses réserves pour compenser l'absence de versement. Dans l'immédiat, Fribourg profite encore de ses réserves, affirme Jean-Pierre Siggen, le directeur des finances du canton. C'est à moyen terme que l'inquiétude guette:
La distribution des bénéfices de la BNS est importante pour les cantons, a souligné encore Ernst Stocker. Elle a constitué ces dernières années, et en particulier entre 2020 et 2022, une source de revenus considérable. L'augmentation des dépenses, particulièrement dans le domaine de la santé et du social, pèse sur les budgets cantonaux.
Tous les cantons sont touchés
"Les situations de départ concrètes sont toutefois différentes", poursuit-il. Il y a des cantons qui ont dû récemment mettre en œuvre des mesures de consolidation budgétaire (par exemple le Jura) ou qui prévoient maintenant de telles mesures (comme Glaris, Soleure ou Uri). Mais en fin de compte, une absence de distribution touche tous les cantons, déplore le ministre.
Pour la ministre vaudoise des finances Valérie Dittli aussi, l'annonce de la BNS n'est pas surprenante en soi au vu de ses résultats des derniers trimestres". Elle estime néanmoins qu'il est "extrêmement dangereux" pour les cantons de devoir renoncer à cette manne financière deux années d'affilée.
Pour l'avenir, la ministre note qu'une solution sera peut-être de discuter avec le Conseil d'Etat et de ne plus budgéter le moindre versement. Une autre option serait, selon elle, de "renégocier" une nouvelle convention avec la BNS, via le Département fédéral des finances, pour trouver "une approche qui permette davantage de stabilité avec ses versements", un avis partagé par le gouvernement jurassien.
