Nouvelles preuves de crimes de guerre russes

Les enquêteurs onusiens dénoncent une torture "large" et "systématique" en Ukraine.

Des enquêteurs, la police et des habitants de Kherson exhument le corps d'une victime, en novembre 2022. © KEYSTONE

Dans un nouveau rapport dévoilé vendredi à Genève, la Commission d'enquête internationale indépendante sur l'Ukraine relève les abus contre des prisonniers de guerre ukrainiens dans plusieurs centres de détention russes. Un Ukrainien a notamment été laissé en cellule avec des fractures et la gangrène à une jambe, disent les enquêteurs qui ne s'expriment pas au nom de l'ONU. Après sa libération, il a dû être hospitalisé à près de 40 reprises.

Des violences sexuelles ont été perpétrées contre certains détenus et des viols contre des femmes. La Commission dévoile aussi de nouvelles preuves d'acheminement forcé d'enfants ukrainiens en Russie. Elle considère cette attitude, que Kiev appelle un "génocide", comme des actes équivalant à des crimes de guerre.

"Nous sommes inquiets par la dimension, la poursuite et la gravité des violations et des crimes sur lesquels la Commission a mené des investigations", estime son président, le Norvégien Erik Mose. Parmi les autres reproches, les destructions ou les dommages aux infrastructures continuent, la Russie ne prenant souvent pas suffisamment de précautions pour garantir que les cibles ne sont pas civiles.

Les trois enquêteurs se sont aussi penchés à nouveau sur les affrontements en 2022 à Marioupol, assiégée par l'armée russe pendant de nombreuses semaines. Des images satellites obtenues par la Commission montrent qu'au moins 58 bâtiments de santé et 11 stations électriques ont été alors affectés.

Prorogation attendue

Elle affirme toujours que des crimes contre l'humanité ont peut-être eu lieu, sans pouvoir encore l'établir. Il faudra davantage d'investigations, dit-elle, souhaitant implicitement être prolongée dans quelques semaines pour un an par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

Il en va de même sur les accusations d'incitation au génocide. Mais les enquêteurs se disent déjà inquiets des discours de plusieurs soutiens de la guerre russe en Ukraine qui appellent à tuer un large nombre de personnes.

Les autorités ukrainiennes sont également mentionnées dans le rapport. La Commission leur reproche quelques violations des droits humains contre des personnes accusées d'avoir collaboré avec la Russie. Sur tous les possibles crimes identifiés dans le rapport, elle réitère la demande d'identifier et de poursuivre les responsables des crimes de guerre.

ATS
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