"On va de toute façon perdre des clients"

Deux boutiques d'articles pour enfants détaillent leur organisation pour répondre à l'interdiction de la vente de biens non-essentiels.

Les vêtements pour enfants sont considérés comme des biens de première nécessité, mais pas les jouets. © Baby and Co

Depuis lundi et jusqu'à fin février, les enseignes n’ont plus le droit de proposer des produits considérés comme non-essentiels, comme l'a décidé le Conseil fédéral dans l'ordonnance Covid-19 du 13 janvier 2021 (Dernières annonces et mesures détaillées).

Ils peuvent en revanche continuer de vendre des denrées alimentaires, des produits de nettoyage, des vêtements pour bébé, des sous-vêtements, des cosmétiques, des fleurs ou encore certains produits de papeterie. Les autres produits ne doivent plus être accessibles dans les rayons des magasins. 

Une réorganisation des boutiques

Les enseignes qui proposent dans un même espace des produits de première nécessité et des biens non-essentiels doivent condamner certains rayons. C’est le cas notamment de la boutique bulloise Baby and Co à Bulle qui a dû réorganiser l’agencement de son local, afin de regrouper les produits qui sont encore autorisés à la vente, comme les vêtements de 0 à 36 mois, les couches, les produits de soin ou encore les biberons. En revanche, les vêtements de grossesse et ceux pour enfants de 4 à 12 ans, ainsi que les jouets, ne peuvent plus être proposés.

Ces différents aménagements ne seront pas sans conséquences. "Je pense qu’on perdra une partie de notre clientèle", confie Jana, vendeuse. Il faut aussi tenir compte des charges qui sont liées à l’ouverture d’une boutique. "On ne peut pas garder une boutique ouverte si on a peu de clients car on ne peut pas payer les salaires correctement" regrette-t-elle.

Les commerces ont face à eux une alternative: ils peuvent instaurer un système de click & collect, qui consiste à commander des produits en ligne et les retirer ensuite directement en magasin. Une option que Baby and Co a décidé de mettre en place, en listant les articles non-essentiels sur son site internet.

Le click & collect, pas une solution miracle

Cette pratique ne convainc toutefois pas tout le monde. "J’ai fait un sondage sur les réseaux sociaux, mais après je me suis demandée si ça en valait vraiment la peine, car je viendrais à la boutique seulement pour ça", explique Laura Gamboni, propriétaire de La Petite Tribu à Bulle, qui propose aussi des articles destinés aux enfants.

Pour des questions d’organisation, elle a finalement décidé de fermer provisoirement son commerce sans proposer de click & collect, mais en faisant appel à la Poste. "Les commandes sont traitées le lundi, le mercredi et le vendredi, et envoyées en prioritaire. Les gens recevront rapidement leurs articles", assure-t-elle.

Si Laura Gamboni peut faire appel au Géant jaune, c'est surtout car depuis le premier confinement, le site internet de La Petite Tribu a rencontré un vif succès. "Comme le site fonctionne vraiment bien, cette fermeture n'aura pas de gros impact sur le budget annuel de la boutique." Lorsque ses clients font des achats en ligne, la gérante prend en charge les frais de port dès 50.- d'achat. "Les gens achètent davantage lorsqu'ils commandent en ligne," constate-t-elle.

RadioFr. - Lauriane Schott
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