"On voit de plus en plus d'interventions non urgentes"
A l'occasion de la journée cantonale des ambulanciers, Frapp a rencontré un professionnel de l'urgence. Vidéo.
"Je ne sais pas si on peut parler d'un métier-passion", réfléchit Jonas Arnould, ambulancier sarinois. "Les gens pensent qu'on voit toujours des choses incroyables, mais ce n'est pas toujours le cas. Il y a beaucoup d'empathie, d'accompagnement, de raisonnement clinique."
L'évolution du métier en dit long sur la pénurie de médecins de famille et les attentes de la population. "On voit de plus en plus d'interventions non urgentes. Ça nous arrive de laisser des personnes sur place, car leur état ne nécessite pas qu'on les amène à l'hôpital au milieu de la nuit", raconte le président de l'association Suisse des ambulanciers - section Fribourg.
C'est dans ce contexte que s'inscrit une nouvelle journée cantonale des ambulanciers. Elle vise donc, entre autres, à promouvoir le 144 comme unique numéro d'urgence, mais pas que! Le public pourra aussi découvrir tous les aspects du métier ce samedi de 9h à 16h sur la place Nova Friburgo, à Estavayer. Jonas Arnould le souligne: ambulancier, c'est aussi un travail d'équipe. "On travaille avec la police, les pompiers, la REGA, le sauvetage du lac", qui tiendront des stands.
Le secteur pense aussi à la relève. "Les écoles d'ambulanciers seront également présentes samedi." Selon Jonas Arnould, le métier échappe encore à une situation de pénurie. "Bien sûr, ça reste une profession contraignante, en raison par exemple des horaires irréguliers. Selon les dernières études, beaucoup d'ambulanciers quittent leur poste après 5 ou 10 ans."
Le Sarinois, lui, exerce depuis 12 ans. Il retient avant tout la diversité des interventions comme aspect particulièrement gratifiant. "On pratique toutes les spécialités de la médecine, de la pédiatrie à la gériatrie en passant par la cardiologie et la neurologie", liste-t-il.
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Enfin, que dire sur l'avenir du métier, quelques semaines avant la votation du 9 juin sur les urgences de santé? Selon Jonas Arnould, le contre-projet du Conseil d'Etat se focalise un peu trop sur la réponse rapide des ambulanciers.