Pas simple de trouver un apprentissage pour les réfugiés

Il n' y a que deux Ukrainiens en apprentissage dans le canton. Andrii est l'un d'eux, il travaille aux Trois Tours, à Fribourg. Rencontre.

Andrii Dobriansky a fui l'Ukraine et s'est réfugié en Suisse. Il est actuellement en préapprentissage dans le prestigieux restaurant des Trois Tours, à Bourguillon. © La Télé

Andrii Dobriansky ne connaissait pas un mot de français il y a moins d'un an. Il est en préapprentissage dans le restaurant étoilé les Trois Tours depuis l'été dernier.

Malgré sa rapide insertion dans le monde du travail, sa grande difficulté reste malgré tout de communiquer de façon fluide en français. "Je ne comprends pas toujours ce que les clients me disent", confie le jeune Ukrainien. "je vais demander aux cuisiniers, c'est un peu stressant."

L'opportunité d'apprendre

Pour le chef du restaurant, la motivation d'Andreii est épatante, raison pour laquelle il compte bien le garder dans son établissement. "Il fait un an de service, comme ça il peut bien apprendre le français", explique Romain Paillereau, chef du restaurant. "Il est au contact avec les clients, annonce les plats, etc."

J'espère pouvoir retourner en Ukraine une fois que la guerre sera finie, pour ouvrir un restaurant et travailler comme chef pâtissier.

Mais bien qu'il ait plaisir à servir les clients, c'est derrière les fourneaux que le réfugié s'épanouit le plus. "Sa passion, c'est la pâtisserie", glisse Romain Paillereau. "Donc dès le mois d'août, je lui fais un contrat d'apprentissage en pâtisserie."

L'histoire est déjà belle entre les deux hommes, d'autant qu'Andreii souhaiterait pouvoir rester au sein de l'établissement dans l'optique de devenir chef pâtissier. "J'espère pouvoir retourner en Ukraine une fois que la guerre sera finie, pour ouvrir un restaurant et travailler comme chef pâtissier", sourit-il.

Une tendance

Au Service de la formation professionnelle du canton, on constate aussi ce changement de mentalité parmi les jeunes réfugiés de la guerre d'Ukraine. "Lorsque les jeunes Ukrainiens sont arrivés, on a très vite remarqué que leur but était de rentrer", souligne Christophe Nydegger, chef du Service. "La situation fait que ça s'éternise, ils se rendent également peut-être compte qu'un futur à court terme va se dérouler en Suisse."

Un changement de mentalité qui va dans le sens de l'intégration, dû à un contexte international défavorable. Une centaine de jeunes Ukrainiens pourrait être concernés par un apprentissage dans les prochains mois dans le canton. Leur niveau en langue française est un des facteurs qui permettra d'en décider.

La Télé - François-Pierre Noël / Adaptation Web: Rémi Alt
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