Trésor de la Renaissance à Hauterive
Les travaux de restauration de l'Eglise Sainte-Marie ont mis au jour quelques surprises, des motifs peints du 15e siècle et des squelettes.
La restauration de l’église de l’abbaye d’Hauterive, qui doit s’achever en 2025, dévoile déjà un trésor de la Renaissance. Des décors peints datant du 15e siècle ont été découverts au niveau des stalles, le lieu où les moines cisterciens prient et chantent en grégorien. Lors du démontage, les experts ont découvert la présence de motifs jusqu’ici cachés par des éléments néoclassiques.
Cet exemple serait unique en Suisse. "Cette manière de décorer le dos des stalles, comme une boîte à bijoux au milieu de l'église, n'a pas été observée avant", s'est réjoui Stanislas Rück, chef du service des biens culturels du canton de Fribourg.
Les analyses montrent que le mobilier monumental travaillé dans le chêne a accueilli les prières et chants des moines durant un demi-millénaire. Le soubassement est affaibli en revanche par la pourriture sèche, ce qui rend la restauration d’autant plus nécessaire.
Les travaux qui ont démarré il y a douze mois donnent l'opportunité de révéler les 800 ans d'histoire de l’église Sainte-Marie. Reste maintenant à savoir comment valoriser ces trouvailles. "Cette église est un peu un musée, dont les décors peints à différents siècles ne forment pas un tout harmonieux", prévient Jean-Luc Rime, l'architecte qui gère la restauration. Une commission va se pencher sur les enjeux.
En attendant, la quinzaine de moines qui vivent à l'abbaye suivent ces travaux de près. "On est en train de découvrir nos racines, qu'on connaît très mal. Nos archives se trouvent au canton, elles n'ont jamais été étudiées à fond. On attend que quelqu'un fasse l'histoire d'Hauterive", confie le père abbé Marc de Pothuau.
Squelettes mis au jour
Le Service archéologique de l’Etat de Fribourg a procédé pour sa part à des fouilles là où les travaux de restauration nécessitaient d’ouvrir le sol de l’église. Sans surprise, les restes de plusieurs défunts inhumés ont été trouvés sous les dalles funéraires, parfois avec des textiles ou des objets.
Les ossements sont en cours d’analyse, mais le manque de sources historiques écrites ne permettra pas d’identifier la plupart des individus. Après analyse, les restes seront réinhumés.
Pour rappel, la restauration de l’église Sainte-Marie est budgétée à 9 millions de francs.
