Trois otages israéliens libérés à Gaza

Des combattants en armes du Hamas ont libéré samedi trois otages israéliens dans la bande Gaza. Il s'agit du sixième échange contre des prisonniers palestiniens depuis le début de la trêve qui a frôlé cette semaine le point de rupture.

Les trois otages ont été confiés au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui les a remis l'armée israélienne. © KEYSTONE/AP/Abdel Kareem Hana

Après quasiment 500 jours de captivité, Sacha Trupanov, un Israélo-Russe de 29 ans, Yaïr Horn, un Israélo-Argentin de 46 ans, et Sagui Dekel-Chen, un Israélo-Américain de 36 ans, ont été exhibés à Khan Younès sur un podium, entourés de combattants armés et cagoulés du Hamas et du Djihad islamique, un groupe palestinien allié.

Les trois hommes ont été contraints de dire quelques mots au micro devant la foule lors d'une mise en scène organisée à chaque libération. Ils ont ensuite été confiés au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui les a remis l'armée israélienne. Ils doivent être transférés en Israël dans des hôpitaux pour des examens médicaux.

Encore 73 otages

Les trois hommes avaient été enlevés au kibboutz Nir Oz lors d'une attaque d'une ampleur et d'une violence sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine, et qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien. Sur 251 personnes alors prises en otage, 73 sont toujours à Gaza, dont au moins 35 mortes, selon l'armée israélienne.

Leur libération intervient alors que le secrétaire d'Etat américain Mario Rubio est attendu samedi soir en Israël.

L'Egypte et le Qatar ont joué les médiateurs pour sauvegarder la trêve, après des menaces du Hamas de suspendre les libérations, et d'Israël de reprendre la guerre, les deux camps s'accusant de violations de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier.

Comme à chaque libération d'otages, des centaines de combattants cagoulés et en armes du Hamas ont formé un cordon autour d'un podium à Khan Younès dans le sud du territoire palestinien ravagé par 15 mois de guerre.

Une large affiche y est accrochée portant le logo des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, et plusieurs messages politiques en arabe, en anglais et en hébreu, dont l'un affirme "Pas de déplacement sauf vers Jérusalem", en allusion au refus des Palestiniens d'un projet américain de déplacer les habitants de Gaza hors du territoire.

Les combattants du Hamas et du Djihad islamique se tenaient devant une foule de badauds, alors que des chants nationaux étaient diffusés via des haut-parleurs.

En mauvaise santé?

En Israël, l'inquiétude est vive sur l'état physique et psychologique des trois hommes. Un ex-captif de 65 ans, Keith Siegel, libéré le 1er février, a affirmé avoir été "affamé et torturé". Le CICR s'était dit "très inquiet des conditions de vie" des captifs après avoir appelé à ce que les libérations se déroulent de façon "digne".

A Tel-Aviv, des Israéliens, drapeau national en main, attendent devant des écrans géants la retransmission en direct de la libération des otages.

Lors de la précédente libération, le 8 février, le Hamas avait contraint trois otages très affaiblis physiquement à saluer une foule de Gazaouis, une mise en scène qui avait provoqué la colère en Israël.

Sept détenus palestiniens alors libérés par Israël ont pour leur part été hospitalisés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, "en raison de la brutalité" de leur détention, selon le Club des prisonniers.

Parmi les détenus palestiniens qui doivent être relâchés ce samedi, 36 ont été "condamnés à la perpétuité", dont 24 seront expulsés, d'après cette source.

La première phase de la trêve, d'une durée initiale de 42 jours, a déjà permis la libération de 16 otages israéliens contre 765 prisonniers palestiniens. Durant cette phase, 33 otages et 1900 détenus doivent être libérés au total.

ATS
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