UBS annonce 3000 postes supprimés chez Credit Suisse

La marque Credit Suisse va disparaître. UBS, qui a racheté sa rivale le 19 mars, va entièrement absorber l'entité.

La banque UBS avait racheté Credit Suisse le 19 mars dernier. © KEYSTONE

La banque UBS a identifié 3000 doublons de postes en Suisse, liés au processus d'intégration de Credit Suisse dans UBS. Employés et employeurs se sont montrés globalement satisfaits de la gestion des suppressions de postes, alors que des critiques ont été émises côté politique.

C'est d'abord 1000 doublons de poste identifiés qui seront supprimés, d'ici fin 2024. UBS prévoit d'en supprimer 2000 autres postes ultérieurement, annonce jeudi le CEO d'UBS Sergio Ermotti.

La plupart des départs s'effectueront à partir de fin 2024 sans licenciement, notamment par des départs en préretraite ou des reclassements au sein du groupe, a annoncé UBS jeudi. Certains licenciements ne pourront être évités.

L'Association suisse des employés de banques (Aseb) a demandé à ce que les 37'000 employés réunis du nouveau géant bancaire en Suisse soient "traités de manière juste et équitable", selon un communiqué.

La SEC satisfaite de l'accord

La Société suisse des employés de commerce (SEC) s'est dite satisfaite par l'accord conclu sur le rôle des partenaires sociaux externes, dans le cadre du processus d'intégration de Credit Suisse (CS) dans UBS.

Le nouveau plan social en vigueur pour UBS et CS garantit des solutions acceptables pour les collaborateurs et renforce leur employabilité, explique jeudi le CEO de la SEC Christian Zünd, dans un communiqué.

La SEC se félicite également des prestations supplémentaires proposées par UBS dans les plans sociaux harmonisés des deux banques.

Employeurs Banques satisfaits

L'association patronale Employeurs Banques salue la démarche "responsable" d'UBS, concertée avec les partenaires sociaux, concernant la suppression de 3000 emplois en Suisse. L'association est satisfaite qu'UBS ait clarifié la situation.

L'ordre de grandeur mentionné, l'échelonnement sur plusieurs années et surtout la mise à disposition d'un "plan social très généreux" témoignent d'une approche prudente et responsable de la part d'UBS, écrivent jeudi Employeurs Banques.

L'association constate en outre que les suppressions de postes interviennent dans un contexte du marché du travail "favorable" dans le secteur bancaire, ce qui rend confiant quant à la possibilité de compenser une grande partie des licenciements.

L'UDC évoque une reprise avantageuse

Le chef du groupe parlementaire UDC et conseiller national Thomas Aeschi souligne jeudi sur X (ex-Twitter) le bénéfice trimestriel de 29 milliards de dollars réalisé par l'UBS.

Après la déduction du goodwill (survaleur), la valeur comptable du Credit Suisse racheté est une nouvelle fois mise en évidence

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter avait minimisé cette dernière pour justifier le droit d'urgence. L'UBS avait ainsi pu reprendre le CS pour environ trois milliards de francs, rappelle le parti conservateur.

Toujours sur X, le PLR regrette sur le réseau social la disparition du CS. Le parti plaide pour une place financière forte. Pour celle-ci, le groupe a demandé une nouvelle stratégie par le biais d'une intervention. Les suppressions d'emplois engendrées par l'intégration du CS doivent être socialement acceptables.

Des bénéfices privatisés

Le coprésident du PS et conseiller national Cédric Wermuth a développé ses précédentes inquiétudes sur X. L'effet principal de toute cette reprise d'urgence est le bénéfice gigantesque pour l'UBS.

En revanche, les coûts resteront finalement à la charge de la collectivité par le biais des suppressions d'emplois. Il devient clair à présent que le Conseil fédéral a opté pour une "très mauvaise solution", affirme M. Wermuth.

Les Verts ont critiqué le fait que les contribuables aient dû prendre un risque élevé avec le sauvetage des banques mis en place par le droit d'urgence et que les "bénéfices gigantesques" reviennent désormais uniquement à l'UBS. La ministre des Finances Keller-Sutter a ainsi manqué l'occasion de lier le sauvetage à des conditions, selon le parti.

De plus, la situation est restée la même quant au risque énorme et insupportable pour l'économie nationale que représente la nouvelle "mégabanque". La politique doit introduire un système de séparation des banques, déclarent les Verts.

ATS
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