Au bout du monde à la force des mollets

Partis de Berne en vélo, un Fribourgeois et sa compagne s'approchent aujourd'hui d'Ushuaïa. Ils racontent leur voyage depuis la Patagonie.

Au sud du Chili, Marielle et Jérémy ont complété la "carretera austral", une route bien connue des cyclotouristes. © Marielle Hauterer, Jérémy Grandjean

Leur ponctualité est toute helvétique. Marielle Haueter et Jérémy Grandjean vont atteindre le bout du monde, Ushuaïa, avant la fin de l'année comme ils l'ont prévu. Parti de Berne en août 2021, le couple a désormais franchi le seuil impressionnant des 15'000 kilomètres en vélo.

Le binôme est pourtant frais, comme au premier jour de ce périple qui l'a fait traverser des rivières, des montagnes et des déserts dans tous les climats. "Les jambes et le moral vont super bien! On est dans la dernière ligne droite, alors on veut vraiment profiter de chaque instant", s'enthousiasme Jérémy, employé de banque habitant Givisiez.

Marielle et Jérémy à Madrid en octobre 2021, avant de prendre l'avion pour la Colombie.

L'idée de ce voyage un peu fou, c'est Marielle qui l'a eue. "J'ai enchaîné l'école, les études, le travail. Au bout d'un moment, j'ai eu envie de découvrir le monde", explique cette professeure d'école primaire bernoise, parfaitement bilingue. Amateur de sport et de grand air comme sa compagne, Jérémy a été séduit par ce projet immersif et écolo. Et surtout, par la liberté promise.

A 1000 kilomètres de leur objectif, les trentenaires reviennent sur des moments marquants. "La plus grande incertitude est apparue lorsqu'on a atterri en Colombie", raconte Jérémy. "C'était octobre 2021, la plupart des frontières terrestres étaient encore fermées. On avançait pratiquement contre un mur."

Au final, plus de peur que de mal. La situation sanitaire s'est détendue, les habitants ont accueilli les voyageurs à bras ouverts. "On s'est très rarement sentis en insécurité. Notre vulnérabilité a plutôt attiré la sympathie des locaux, ce qui nous a permis d'avoir des moments de partage profonds", se remémore le Fribourgeois. "Par contre", renchérit Marielle, "la cohabitation avec les cyclistes n'est pas la même partout. Par exemple au Pérou, on était des obstacles sur la route. En Colombie et en Argentine, l'accueil était fantastique."

Aujourd'hui, l'envie de rentrer en Suisse se fait un peu ressentir. Le couple devrait être de retour à temps pour les fêtes de fin d'année. "On se réjouit de retrouver nos proches. Mais aussi une douche chaude, des toilettes qui fonctionnent et de l'eau potable", liste la Bernoise. "Et une fondue au fromage! Clairement, c'est ce qui me manque le plus", se languit Jérémy, qui n'a clairement pas oublié ses origines.

L'itinéraire de Marielle et Jérémy, sur le trackeur Polarsteps.

Frapp - Alexia Nichele
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