Une minorité fait blocage à la COP28
Les prochaines heures seront cruciales pour convaincre les pays réfractaires sur la question de la sortie des énergies fossiles.
La fin des énergies fossiles divise les participants à la COP28, la Conférence de l'ONU sur les changements climatiques qui a lieu jusqu'à mardi à Dubaï. Alors qu'une majorité de pays voudrait voir une mention concrète à la sortie des énergies fossiles figurer dans l'accord en discussion, d'autres font barrage.
Sans cette mention, "nous ne considérerons pas que cette COP est un succès", a dit Ralph Regenvanu, qui mène la délégation du Vanuatu à Dubaï.
"Il faut que la petite minorité de pays qui bloque les progrès change sa position. Et c'est ce à quoi nous travaillons ces deux prochains jours", a-t-il souligné, alors que la COP doit se terminer mardi.
"Aujourd'hui (dimanche) et demain seront les journées critiques pour avoir un accord. S'il est vrai que tous les pays négocient de bonne foi pour obtenir un bon résultat, alors nous aurons un bon résultat", espère-t-il.
Opep en ligne de mire
Samedi soir, lors d'une conférence de presse, des pays comprenant des petits Etats insulaires et plusieurs pays européens et sud-américains réunis sous la bannière de la "High ambition coalition" ont exhorté la COP28 à faire montre d'ambition sur la sortie des énergies fossiles et sur l'adaptation. Le bilan mondial à réaliser est perçu par ces pays comme une "opportunité unique" à ces égards.
Malgré des "progrès", le président émirati de la COP28 a solennellement appelé samedi soir les pays à s'émanciper de leurs propres intérêts pour parvenir à un accord.
Les pays anti-fossiles visent l'Opep, le cartel des pays exportateurs de pétrole mené par l'Arabie saoudite. Son secrétaire général avait enjoint ses pays membres de "rejeter proactivement" tout accord ciblant les énergies fossiles.
L'eau monte
Mais pour certaines nations vulnérables, il est vital de cibler les principales responsables du changement climatique, source de multiples catastrophes.
"En 2023, mon pays a été frappé par trois cyclones tropicaux", détruisant écoles et récoltes sur leur chemin, souligne Ralph Regenvanu. Sans compter la lente montée du niveau des mers qui menace les îles du Pacifique...
"Tout ceci se passe à 1,2°C (de réchauffement). Donc on ne peut même pas imaginer à quoi ressemblerait 1,5°C", la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris.
Adaptation au réchauffement
Autre enjeu pour les pays vulnérables: l'adaptation au changement climatique, qui fait aussi l'objet d'un texte en négociation à la COP28. "On n'a pas vu autant de mouvement" sur cette question que sur les autres sujets, regrette Ralph Regenvanu.
Une proposition de texte sur l'adaptation a été publié dimanche, mais a en effet laissé beaucoup d'observateurs sur leur faim. S'il ne contient pas des mesures plus précises de mise en oeuvre, "ce cadre restera vide", craint Ana Mulio Alvarez, du groupe de réflexion E3G.