Fusion de la médecine de garde du Lac et de la Sarine
Le comité de Médecins-Fribourg regroupe les cercles des deux districts dès octobre, pour compenser le manque de médecins et garantir les soins.
L'association Médecins-Fribourg – Ärztinnen und Ärzte Freiburg (MFÄF) a annoncé dans un communiqué la fusion des cercles de garde des districts du Lac et de la Sarine à partir du 1er octobre. Une mesure prise pour combler le manque de médecins de garde dans le district du Lac.
Son territoire ne compte que 7 équivalents plein-temps, contre 60 dans la Sarine. "Les médecins sont épuisés", alerte la Dre Anouk Osiek Marmier, présidente de MFÄF. "Ils effectuent individuellement plus de 30 gardes par an, c'est intenable. Un médecin lacois à plein temps fait une garde de 24 heures par semaine." Jusqu'à janvier 2025, ils ne seront plus astreints aux gardes: celles-ci seront assurées par leurs collègues sarinois.
Plus de déplacement
Les soins seront garantis. "Puisque les cercles seront fusionnés, les patients devront davantage se déplacer au cabinet de garde, en fonction de leur lieu de domicile", relève Anouk Osiek Marmier. De quoi les dissuader d'appeler le 0800 170 171? "Le numéro est sous-utilisé. La population a encore trop tendance à se rendre directement aux urgences, ce qui surcharge le service." Dans le district du Lac, les médecins de garde reçoivent entre trois et cinq appels par jour.
La barrière de la langue a été prise en compte. "Tous les médecins sarinois ne sont pas bilingues, mais on arrive toujours à s'en sortir lorsqu'il s'agit de consultations d'urgence, et pas de suivi", rassure la responsable.
Encourager la relève
La décision prise par Médecins-Fribourg met une fois de plus en lumière la problématique persistante de la pénurie de médecins généralistes. Leur nombre est particulièrement faible dans le canton, avec 10,2 généralistes pour 10'000 habitants. La moyenne nationale suisse se situe à environ 12 généralistes pour 10'000 habitants. Un phénomène qui a déjà entraîné le regroupement des cercles de la Veveyse et de la Glâne.
L'organisation plaide pour une solution: la mise en place d'une formation post-grade de médecine de premier recours. "Malgré l'existence du Master en 2019, on perd encore des étudiants qui poursuivent leur cursus dans les cantons voisins." Ce jeudi, une pétition munie de plus de 53'000 signatures a été déposée à la Chancellerie fédérale à Berne par l’association suisse des médecins de famille et de l’enfance. Son objectif: encourager la relève des médecins généralistes.
