Gravières: le Canton présente son nouveau plan

Le Conseil d’État fribourgeois a présenté une série d’adaptations attendues dans le cadre de la révision du Plan sectoriel pour l’exploitation des matériaux (PSEM). Il y a un an, sa première mouture a suscité 687 prises de position de citoyens, d'associations, d'entreprises ou de communes.

Les communes ont désormais jusqu’à fin août pour faire valoir leur droit d’être entendues. Une nouvelle phase de concertation est prévue à l’automne, avant la finalisation du plan d’ici fin 2025.

14 sites prioritaires

Ces ajustements entraînent une réduction du nombre de secteurs prioritaires pour des futures gravières: 14 au lieu de 18. Dix sites figuraient déjà dans le projet de 2024 et ne bougent pas: Cugy, Ménières, Haut-Intyamon (2), Corbières, Marly, Gibloux, Chiètres, Planfayon et Tavel. 

Par contre, quatre nouveaux secteurs (en jaune sur la carte) font leur entrée à La Roche (Le Marais), Grandvillard (Pra de Neirivue), Gibloux (Le Chaney-Forêt) et Tavel (Guma).

Malgré cette diminution, le volume exploitable total s'élève à presque 26 millions de mètres cubes, ce qui représente l’équivalent de 25 années de consommation de matériaux de construction dans le canton.

A Bulle, exit La Combe 

Six sites du PSEM 2024 sont rétrogradés au rang de secteurs à préserver et retirés de la nouvelle liste: Bulle (La Combe), Gibloux (Les Indévis et Le Chaney-Gros Chêne), Bas-Intyamon (La Chenaletta), Schmiten (Ober Zirkels) et Les Montets-Ménières-Cugy (Verdière).

Deux autres sont supprimés car ils n'atteignent plus le volume minimal d'exploitation à la suite de l'adaptation des critères: Botterens (Champ-Vuarin) et Schmitten (Zirkelshubel).

Avec ces modifications, le Conseil d'Etat fribourgeois a l'impression que cette version tient la route. "Le plan qui plaît à tout le monde n'existe pas. Mais cette version est solide. Nous avons aussi pris en compte les retours de la Confédération", explique Jean-François Steiert, directeur du développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l'environnement. 

Nouveaux critères

Parmi les mesures qui permettent cette réduction d'emplacements, on note une réduction de 10% du besoin cantonal en matériaux neufs, rendue possible grâce à une meilleure valorisation des matériaux recyclés et d’excavation.

De nouvelles distances d’exclusion entre une gravière et des habitations (100 mètres des zones à bâtir et 50 mètres des regroupements de bâtiments) ont également été introduites pour protéger les riverains contre les nuisances. Le Grand Conseil a validé ces valeurs lors de sa session de mars.

Des critères d’évaluation contestés ont été supprimés, comme le raccordement ferroviaire ou la proximité avec des zones urbanisées. Le critère de protection des terres agricoles est quant à lui renforcé, avec une pondération revue à la hausse.