Le vitrail à la mode sénégalaise à Romont

Azou Bade, artiste sénégalais renommé, a séjourné au musée du vitrail de Romont début juillet pour une résidence créative dans le cadre de l'exposition "Regards du Sénégal". L'art traditionnel de la peinture sur verre sénégalaise était à l'honneur.

"Je suis graphiste de formation, mais très tôt, même avant d'aller à l'école nationale des arts à Dakar, je faisais déjà du fixé 'souwère'", confie Azou Bade. "J'avais du succès, on me connaissait grâce à cette méthode. Finalement, j'ai abandonné les autres arts pour me concentrer sur celui-ci."

L'art du fixé sur verre, ou souwère en wolof, a vu le jour à la fin du 19e siècle au Sénégal. Face à l'interdiction islamique de la représentation divine, les artistes ont trouvé refuge dans la représentation de scènes de la vie quotidienne. Dans les années 60, l'artiste Badara Mbengé a popularisé cet art, en faisant un pilier de la culture visuelle sénégalaise.

Entre tradition et modernité

"De base, la peinture était un hobby pour les Sénégalais", explique Bade. "Mais cela se vendait très bien et certains ont réussi à en faire leur métier. La formation artistique s'est ensuite développée au Sénégal, et tous les peintres qui sortaient des écoles, comme moi, ont repris cette technique pour en faire quelque chose de plus contemporain."

Azou Bade commence ses œuvres en dessinant des scènes de rue au crayon, inspirées par ses souvenirs. Il place ensuite une plaque de verre sur son croquis pour le recopier à l'aide d'une plume et d'encre de Chine. Cette méthode lui permet de créer des œuvres uniques et fascinantes, ancrées dans la tradition, mais résolument modernes.

Pour ceux qui souhaitent découvrir le travail d'Azou Bade, ses œuvres sont exposées au musée du vitrail jusqu'au 29 septembre, dans le cadre de l'exposition "Regards du Sénégal". Une occasion unique de plonger dans l'univers coloré et délicat de la peinture sur verre sénégalaise.