Banc Public: "nous sommes complètement dépassés"

Banc Public est submergé en cette fin d'année. L'association fait face à une hausse historique de fréquentation depuis début novembre. Le nombre de repas de midi servis a augmenté de 30% par rapport à la normale. D'ordinaire, entre 80 et 90 personnes viennent manger. Mais depuis plus d'un mois, cette moyenne tourne autour de 110 repas servis, avec des pics allant jusqu'à 140 certains jours.

Pour Benoît Schaller-Mottas, codirecteur de Banc Public, plusieurs raisons expliquent cette augmentation, inédite depuis 20 ans. L'inflation provoque une fréquentation accrue des travailleurs "working poor", c'est-à-dire des employés qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Le froid hivernal a également frappé beaucoup plus tôt que prévu cette année. Mais la véritable nouveauté est, selon le codirecteur, l'arrivée des personnes ayant fui la guerre en Ukraine, qui viennent s'ajouter aux bénéficiaires habituels.

Ils viennent à Banc Public afin de faire quelques économies et vivre de manière plus digne.

De plus en plus de réfugiés ont recours aux services de Banc Public. Selon l'un de ses codirecteurs, le système d’urgence mis en place fonctionne environ un an et demi avant que ces aides ne deviennent insuffisantes. Ils sont alors forcés de se débrouiller par eux-mêmes. Beaucoup se tournent alors vers Banc Public.

Manque de soutien

L’État estime que cette situation crée un doublon de prestations, car les personnes réfugiées bénéficient déjà d'aides de sa part. Or, Banc Public est subventionné en partie par l’État et ne reçoit pas d’aide supplémentaire.

L'association avance que les aides de l'État ne sont pas suffisantes, en particulier pour des familles ukrainiennes ne résidant pas en centre-ville. Il est normal que ces familles se tournent vers Banc Public pour faire des économies et vivre de manière un peu plus digne. Entre-temps, le Conseil général de la Ville de Fribourg a décidé de verser des fonds supplémentaires à l'association.