A la découverte de Serge Lowrider et la sérigraphie

Benoit Goncerut, un partenaire du sérigraphe, dresse le portrait de l'artiste en vidéo. Ce travail donne un aperçu de son univers farfelu.

Le portrait de Serge Lowrider par Benoît Goncerut emmène le public dans l'univers de la sérigraphie empreint de symboles fribourgeois et américains. © la Télé

Serge Lowrider, comme on le surnomme dans le milieu, était fan d'auto-collants de tous les types qu'il collectionnait dans sa jeunesse. Un beau jour, il a découvert un "set up de sérigraphie" chez les amis de ses parents, cette trouvaille lui a donné l'opportunité de pratiquer sa passion en faisant de la sérigraphie.

Auteur de nombreuses œuvres dans l'espace public fribourgeois, son ami et partenaire de travail, Benoît Goncerut, a souhaité dresser le portrait de son compagnon pour faire honneur à son travail et mettre en avant leur projet pour "Glacier Optics".

Entretien avec les deux collaborateurs venus parler de graphisme, de leurs influences individuelles et de ce métier en constante évolution.

La Télé: Depuis vos 7-8 ans, on dit que cette passion du graphisme ne vous a jamais quittée, est-ce vrai?

Oui, elle grandit d'année en année. Et j'ai toujours plus de plaisir à la pratiquer. Ce métier particulier, je continue à en apprendre dessus, je continue de m'améliorer et je continue aussi de l'aimer comme au premier jour. 

De votre côté, Benoît Goncerut, vous êtes réalisateur de métier et vous avez réalisé un portrait d'environ 10-15 minutes sur Serge, pourquoi lui et pas un autre sérigraphe?

C'est une longue histoire. Avec Arnaud Cottaz, nous avons créé une marque de lunettes de soleil que nous avons nommé, "Glacier Optics". Par la suite, nous voulions communiquer sur tous les acteurs qui gravitaient autour de la marque, en l'occurrence, les alpinistes, les fabricants, les artisans... Et dans cette ribambelle de personnalités et de sensibilités, Serge coche (presque) toutes les cases. Il incarne surtout les valeurs de la marque pour plusieurs raisons: il est distancé de la fabrication de masse, il est adepte du "Swiss Made" et il optimise sa production pour rester concurrentiel sur le marché. Mais avant tout, il reste un de mes amis et une source d'inspiration. 

Serge, est-ce que cela a été facile de vous convaincre de vous mettre en scène devant de la caméra?

On est assez proche avec Benoît, cela fait 20 ans qu'on collabore sur des projets et sur la création de la marque. On est devenu proche, on s'est apprécié, et ensuite, le portrait s'est constitué naturellement. Je voyais son travail qu'il faisait en vidéo et j'ai été motivé à me lancer dans l'aventure. 

Vous dites que cela fait 20 ans que vous vous connaissez, du coup, est-ce que c'est simple de s'immerger dans l'univers de Serge? 

C'est drôle, car pour plonger dans son univers, il faut réellement pousser des portes, par n'importe lesquelles, des portes de Saloon pour rentrer dans son atelier. Dès qu'on franchit ces portes, on est transporté dans son imaginaire qui lui correspond si bien. D'ailleurs, il partage cet espace de travail avec sa femme Valérie. (Rire). Honnêtement, cet endroit devrait faire partie du patrimoine fribourgeois tant il recèle des archives du passé! 

Vous avez évoqué l'aspect de la montagne et de la nature, Serge, puis on remarque dans les images du portrait que vous vouez un amour indéfectible à la Berraz, d'où provient cette admiration pour les pré-alpes fribourgeoises?

J'ai grandi là-bas, et mon grand-père avec ses amis, on construit un des télésièges en bois de la Berraz. Ensuite, quand j'étais petit, on avait l'habitude d'aller préparer les pistes enneigées avec sa dameuse privée. J'ai passé des heures assis dans cette machine à contempler le paysage avec mon grand-père. Mes grand-parents étaient les tenanciers de la buvette du Brand et j'ai passé de nombreux hivers et été de ma vie de coin du canton de Fribourg. 

Benoît, ce côté nature et montagne, vous vous retrouvez aussi dans ces univers? 

Oui, on vient du milieu de la montagne et ce que j'aime chez Serge, c'est qu'il renvoie cette identité de la région des Préalpes fribourgeoises. Et de l'autre côté, il a également des inspirations d'Outre-atlantique, notamment, son amour pour le basket. Le mélange des deux imaginaires donne un "tout" très intéressant. 

Serge, et votre métier à travers le temps, a-t-il évolué?

Alors, il est en constante évolution, surtout dès l'apparition du numérique, il y a eu un coup d'accélérateur. Tout le monde a privilégié le digital, alors que moi, j'ai récupéré toutes les machines manuelles. Par la suite, j'ai continué à les faire vivre et à les utiliser comme dans les années 90. En revanche, je ne me considère pas anti-numérique, j'utilise un Ipad et un ordinateur pour mes projets. Mais, le croquis et la touche finale, chez moi en tout cas, se font toujours à la main. 

Lien pour l'entretien vidéo de la Télé : https://latele.ch/emissions/info-fribourg/info-fribourg-s-2023-e-110?s=3 

La Télé - Rédaction / Adaptation Web: Yann Girard
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