L'heure est au déterrage scientifique des slips

Le projet de science citoyenne consistant à enterrer des slips pour déterminer la qualité des sols se poursuit. Les chercheurs d'Agroscope et de l'Université de Zurich vont maintenant analyser les milliers de slips en coton bio enterrés dans toute la Suisse en avril.

Plus la décomposition du slip est avancée, plus les organismes vivants dans le sol sont actifs et plus celui-ci est sain. © KEYSTONE/Alexandra Wey

Début avril, les scientifiques à l'origine du projet "La preuve par le slip" avaient mis 2000 slips à disposition des intéressés. Agriculteurs et jardiniers amateurs étaient particulièrement ciblés.

L'heure est maintenant venue de les déterrer, ont indiqué les responsables mercredi lors d'un point de presse à Wetzikon (ZH). L’objectif est de faire un relevé systématique de l’état de santé du sol. Il s’agit du plus grand projet de ce type en Suisse à ce jour, selon Agroscope.

Plus la décomposition du slip est avancée, plus les organismes vivants dans le sol sont actifs et plus celui-ci est sain. C’est du moins l’hypothèse qu’il s’agit de vérifier dans le projet.

Sachets de thé

Les slips sont déjà utilisés depuis quelques années par les agriculteurs comme indicateur de la santé des sols. "Mais jusqu’à présent, personne n’avait vérifié que cette méthode répondait aussi aux normes scientifiques", selon le directeur du projet, Marcel van der Heijden, écologue à Agroscope et à l’Université de Zurich.

Une comparaison sera effectuée avec la méthode des sachets de thé, ou "Tea Bag Index", bien établie dans la recherche sur les sols. On sait en effet combien de temps il faut à différents types de thé pour se décomposer.

Les slips décomposés seront photographiés et évalués numériquement. Les bénévoles devaient également prélever un échantillon de sol qui fera l'objet d'une analyse de la diversité microbienne. Une application leur permettait d'indiquer le type de culture ainsi que les éventuels engrais ou pesticides utilisés sur leur sol.

Une première expérience de ce type avait déjà été menée en 2019 à la station Agroscope à Zurich-Reckenholz dans le cadre de la "Journée de la vie souterraine". Elle avait montré que dans la plupart des cas, ne subsiste guère que l'élastique du slip.

Si le sol humide regorge de vers de terre, de cloportes, de bactéries, de champignons, d'acariens et d'autres micro-organismes, il est fort probable que le sous-vêtement soit presque entièrement dévoré après deux mois sous terre.

https://www.beweisstueck-unterhose.ch/fr/

ATS
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