"Je n'aurais jamais pensé faire un Ironman aussi tôt"

Samedi, la triathlète Alanis Siffert a effectué son premier Ironman à Amsterdam, où elle est devenue vice-championne d'Europe. Interview.

Elle a réalisé la totalité du parcours en heures. © La Télé

La Télé: À la base, vous êtes triathlète. Samedi dernier, vous avez obtenu une médaille en Ironman, sans même vous être préparée spécifiquement pour de telles distances. Vous êtes inarrêtable.

Alanis Siffert : Pour un premier Ironman, on peut dire que je me suis épatée moi-même. Lors de cette course, j'étais effectivement inarrêtable. J'ai quand même mal aux jambes. Mon coach me surnomme "le Duck", car quand j'ai commencé, je courais comme un canard. Après ce week-end, je peux dire que je marche comme un canard.

Lors de votre course, vous avez réalisé des exploits dans l'exploit.

Tout à fait. C'était ma première participation à un Ironman. Je n'avais jamais nagé 3,9 kilomètres, roulé à vélo sur 180 kilomètres et couru un marathon, tout cela à la suite. Il s'agissait d'ailleurs de mon premier marathon, que j'ai réalisé en moins de 3 heures. J'ai surtout pris un immense plaisir à faire cette course.

Courir pour le plaisir, n'était-ce pas cela la clé?

Oui. J'y suis allée sans attentes, notamment parce que c'était une première. J'ai eu un bon feeling sur le parcours du début à la fin. L'atmosphère était aussi fantastique. Ma famille était là pour me soutenir, ce qui a contribué à ma bonne performance.

Votre saison, jusqu'à présent, est remarquable. Vous avez encore remporté le triathlon de Gérardmer récemment. Quelle est la recette de votre succès?

La discipline. Il faut travailler dur. Depuis deux ans, j'ai la chance de ne faire que du sport et de mettre les études de côté. Je me lève le matin, je vais m'entraîner, je mange et je dors. Le plus important reste quand même de prendre du plaisir.

Quand on vous suit sur les réseaux sociaux, on a l'impression que vous ne vous arrêtez jamais. Avez-vous parfois le sentiment d'en faire trop ?

Non, pas du tout. Je pense que mon quotidien est bien adapté. Quand je suis fatiguée, je fais quelque chose de plus tranquille. Effectivement, il n'y a pas un jour où je ne fais rien. Mais j'adore ça. J'ai la chance de pouvoir faire ce que j'aime, et c'est magnifique.

Votre entraîneur a, lui aussi, été bluffé par votre performance à Amsterdam. Il dit même que vous avez deux ans d'avance par rapport à ses plans.

Quand j'ai commencé à m'entraîner avec lui à l'été 2021, l'objectif que l'on s'était fixé était les JO de 2028. À cette époque, ni lui ni moi n'aurions anticipé que je fasse un Ironman aussi tôt. Je suis très fière d'être là où je suis actuellement, et je me réjouis de la carrière qui m'attend. Même si je veux continuer à faire des Ironman, mon objectif principal reste les Jeux olympiques.

La Télé - Camille Tissot / Adaptation web: Théo Charrière
...