L'aéroport de Barcelone inondé
Alors que la crise s'est arrêté à Valence, c'est à Barcelone que le calvaire commence, où l'aéroport se retrouve sous l'eau.
Lundi matin, l'agence météorologique espagnole (Aemet) a assuré que la situation de "crise météorologique" avait pris fin dans la région de Valence. Elle a en revanche placé en alerte rouge Barcelone et son agglomération, à 350 kilomètres plus au nord, où des pluies torrentielles ont commencé à tomber.
Dans l'agglomération de Barcelone, la circulation des trains de banlieue a été suspendue et un comité de crise instauré à l'aéroport international de Barcelone-El Prat, où une quinzaine de vols ont été déroutés, selon les autorités.
Selon un dernier bilan, au moins 217 personnes ont péri dans les inondations survenues la semaine dernière: 213 dans la seule région de Valence, trois en Castille-la-Manche et une en Andalousie. Mais le nombre final de victimes pourrait être plus lourd: un nombre non précisé d'habitants manquent encore à l'appel et de nombreux parking souterrains, totalement inondés, n'ont pas encore été totalement inspectés.
Les autorités sont particulièrement préoccupées par la situation du parking souterrain de Bonaire, un vaste centre commercial d'Aldaia, une commune de 31'000 habitants de la banlieue de Valence. D'une capacité de 5700 places, dont près de la moitié en sous-sol, ce dernier est entièrement inondé.
Dans les localités les plus touchées par les inondations, la colère et la détresse prédominent encore, six jours après la tragédie. "Je suis née ici, et j'ai tout perdu", a confié à l'AFP Teresa Gisbert, une habitante de Sedavi, autre localité sinistrée de la banlieue de Valence. Dans sa maison, une ligne sombre d'un mètre d'eau boue est visible, là où l'eau a pénétré. "Ils nous ont dit 'alerte pluie' mais ils auraient dû nous parler d''inondation'", déplore cette femme de 62 ans.
Jets de boue sur le roi
Dimanche, ce sentiment d'impuissance s'est transformé en flot de colère lorsque le roi Felipe VI et la reine Letizia se sont rendus avec Pedro Sánchez et le président conservateur de la région de Valence Carlos Mazón à Paiporta, commune considérée comme l'épicentre de la tragédie.
"Assassins! Assassins!", ont hurlé des habitants excédés. Certaines personnes ont jeté de la boue et divers objets sur le cortège, alors que fusaient les insultes à l'encontre du Premier ministre et de M. Mazón, rapidement évacués par les services de sécurité.
En raison du mauvais état des routes et d'une météo encore pluvieuse, les autorités ont maintenu lundi des restrictions de circulation sur plusieurs axes de la région de Valence, où les écoles restent fermées toute la journée.