"Oppenheimer" triomphe aux Golden Globes avec 5 sésames

Christopher Nolan a reçu le prix du meilleur réalisateur et le film a remporté deux grands prix d'interprétation: Cillian Murphy a reçu le prix du meilleur acteur de film (drame) et Robert Downey Jr a reçu le prix du meilleur acteur dans un second rôle (film).

Le réalisateur d'"Oppenheimer" Christopher Nolan et la productrice Emma Thomas savourent le triomphe de leur film. © KEYSTONE/EPA/ALLISON DINNER

Le biopic de Christopher Nolan sur le père de la bombe atomique a remporté le prix du meilleur film dramatique. Il a également raflé les prix du meilleur réalisateur, du meilleur acteur dans un film dramatique pour Cillian Murphy, qui y incarne Robert Oppenheimer, et du meilleur second rôle pour Robert Downey Jr, qui prête ses traits à un politicien, grand rival du scientifique.

Cillian Murphy et Robert Downey Jr. ont été récompensés pour leurs performances.

""Une grande histoire sur le dilemme éthique des armes nucléaires. Est-ce que ça a une chance de marcher ? Non.", a plaisanté M. Downey Jr. "Sauf si Universal mise tout sur Christopher Nolan pour diriger Cillian Murphy." Parti favori avec huit nominations, le film a aussi raflé le prix de la meilleure bande originale.

Le succès de l'autre favori, "Barbie", a été plus mesuré. Neuf fois nommée, la satire féministe de Greta Gerwig, qui voit la poupée peroxydée découvrir la misogynie du monde réel, n'a remporté qu'un prix, celui décerné au meilleur succès commercial, après avoir dominé le box-office mondial l'an dernier.

Elle a en revanche dû laisser "Pauvres Créatures" rafler deux Golden Globes, celui de la meilleure comédie et celui de la meilleure actrice dans une comédie, Emma Stone étant préférée à la star de "Barbie", Margot Robbie.

"Anatomie" d'une surprise

"Barbie" a aussi été devancée pour celui du meilleur scénario par le film français "Anatomie d'une Chute", qui a doublé la mise en raflant le titre de meilleur film en langue étrangère. De quoi confirmer l'attrait universel de la dernière Palme d'Or cannoise.

Emue, sa réalisatrice Justine Triet a raconté sa surprise de voir son long-métrage, qui raconte le procès d'une écrivaine accusée du meurtre de son mari et dissèque la dégringolade de leur couple, tant apprécié.

La réalisatrice française Justine Triet tient les Golden Globe du meilleur scénario - film et du meilleur film en langue non anglaise pour le film "Anatomie d'une chute"

Pendant l'écriture avec son compagnon Arthur Harari, "nous n'arrêtions pas de nous dire que nous nous amusions beaucoup, mais que personne n'irait voir ce film", a-t-elle expliqué. Selon elle, le long-métrage "traite de la vérité et de l'impossibilité de la cerner."

La comédienne amérindienne Lily Gladstone a pour sa part remporté le prix de la meilleure actrice dans un film dramatique, grâce à son rôle dans "Killers of the Flower Moon". Une fresque historique où Martin Scorsese retrace le massacre d'une tribu par des spoliateurs blancs, qui compte sept nominations.

Et Paul Giamatti a remporté le Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie, pour son rôle dans "Winter Break". Un conte de Noël pour adultes où il incarne un professeur d'histoire psychorigide, forcé de passer le réveillon dans son lycée avec deux autres âmes esseulées: la cuisinière et un adolescent aussi doué que fragile.

Scandales remisés au placard

Le battage médiatique autour du phénomène "Barbenheimer" tombait à pic pour les Golden Globes, récemment rachetés et réformés par des investisseurs privés. Longtemps considérée comme un tremplin vers les Oscars, l'ex-soirée préférée d'Hollywood, réputée pour son atmosphère décontractée, a été minée par des scandales de corruption et de racisme ces dernières années.

Pour sortir de cette mauvaise passe, l'association de la presse étrangère d'Hollywood (HFPA), qui avait créé ces récompenses et concentrait les accusations de manquements éthiques et d'amateurisme, a été dissoute. La nouvelle organisation a largement diversifié le jury, en invitant des critiques issus du monde entier.

Le gratin avait répondu présent cette année, loin du boycott de la cérémonie en 2022. Hollywood semble ainsi indiquer qu'il est prêt à passer l'éponge. Outre des poids lourds du cinéma comme Leonardo DiCaprio et Martin Scorsese, la productrice Oprah Winfrey et les stars de la musique Billie Eilish, Dua Lipa et Taylor Swift, également nominées, ont toutes foulé le tapis rouge.

"Succession" en vedette

Côté télévision, "Succession" a dominé la soirée, avec le prix de la meilleure série dramatique et des récompenses pour Kieran Culkin et Sarah Snook (meilleur acteur et meilleure actrice dans une série dramatique) et Matthew Macfadyen (meilleur second rôle).

La comédie "The Bear" a elle aussi récolté des honneurs en tant que meilleure comédie ainsi que pour ses acteurs Jeremy Allen White (meilleur acteur) et Ayo Edebiri (meilleure actrice).

ATS
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