Année inédite pour l'ASLOCA

La crise du Covid a réservé plusieurs surprises à l'association des locataires. Interview de Pierre Mauron, président de l'ASLOCA Fribourg.

En mars 2020 le Covid nous tombait dessus et les locataires ont été confrontés à des situations très particulières. © KEYSTONE

En mars 2020, le Covid a eu un fort impact sur le quotidien des locataires par exemple lors des états des lieux, ou encore de travaux ou de déménagements. "Beaucoup d'entreprises étaient fermées, certains n'avaient même pas la possibilité de louer un camion de déménagement", précise Pierre Mauron président de la section cantonale de l'ASLOCA, l'association des droits des locataires romands.

La question des loyers commerciaux était au centre de nombreuses discussions. En avril 2020, le Conseil d'Etat avait décidé de répartir le paiement des loyers commerciaux entre trois partenaires: le locataire, le Canton et le propriétaire des locaux. De quoi soulager les exploitants durant plusieurs mois. "Ce système n'a malheureusement pas fonctionné lors de la deuxième vague", regrette le président. Par la suite, le canton de Fribourg avait pris en charge les loyers commerciaux d'octobre à décembre après avoir constaté de nombreux cas de faillite.

Petits commerces touchés

Une année après ces mesures, la situation ne s'est pas forcément améliorée, selon Pierre Mauron. "Les loyers payés entre avril, mai et juin 2020 ne sont pas récupérés, car les entreprises étaient fermées, et ne faisaient pas de chiffre d'affaires. Ensuite vous recevez un prêt Covid de la Confédération, mais vous devez le rembourser."

L'ASLOCA dénonce un manque de soutien. "De mon point de vue, il appartenait au Canton de payer l'entier des loyers lorsque le Conseil fédéral a ordonné des fermetures. Aujourd'hui nous avons des entreprises qui ne savent plus comment s'en sortir, et en particulier des petits commerces."

Plus d'extérieurs

Outre les loyers, le Covid a relevé des questions sur le confort des locataires, notamment le manque d'extérieurs et l'absence de balcon. Pierre Mauron espère que cette situation puisse inciter les propriétaires à construire des logements qui prennent mieux en compte le bien-être de la population.

Enfin, le marché immobilier a été touché non seulement par la pandémie, mais cette situation est également due à la bulle immobilière. "On construit comme jamais alors que la demande ne suit plus", explique Pierre Mauron. "On a des centaines, voire des milliers d'appartements vides alors que les prix ne baissent pas. Notre cri d'alarme reste pour le moment totalement inécouté par le canton."

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La Télé - Gaël Longchamp / nv
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