Appel européen avant le sommet Trump-Poutine
Les principaux dirigeants européens ont appelé dimanche à garder la pression sur la Russie pour obtenir la paix avant le sommet entre les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine en Alaska. La rencontre fait craindre à Kiev un accord à ses dépens.

Les dirigeants américain et russe doivent se retrouver vendredi en Alaska, aux Etats-Unis, dans le cadre des efforts de Donald Trump pour trouver une issue au conflit que la Russie a déclenché en février 2022. Cette rencontre très attendue se déroulera sans le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui ne cesse pourtant d'exiger d'être partie prenante.
"Toute décision qui serait prise contre nous, toute décision qui serait prise sans l'Ukraine, serait une décision contre la paix", a averti M. Zelensky sur les réseaux sociaux, ajoutant que "les Ukrainiens n'abandonneront pas leur terre aux occupants".
"Il doit y avoir une fin honnête à cette guerre et il appartient à la Russie de mettre fin à la guerre qu'elle a commencée", a insisté le président ukrainien samedi soir, dans son discours quotidien à la population. L'armée russe contrôle actuellement environ 20% du territoire ukrainien.
"Diplomatie active"
Au cours d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre britannique Keir Starmer samedi, Volodymyr Zelensky a exhorté ses alliés européens à prendre des "mesures claires" pour définir une approche commune, alors que ces derniers sont aussi écartés des pourparlers.
Dans la nuit de samedi à dimanche, les principaux dirigeants européens se sont dit convaincus que "seule une approche combinant une diplomatie active, un soutien à l'Ukraine et une pression sur la Fédération de Russie" pouvait réussir.
"Nous saluons le travail du président Trump pour arrêter le massacre en Ukraine" et "sommes prêts à soutenir ce travail sur le plan diplomatique ainsi qu'en maintenant notre soutien militaire et financier substantiel à l'Ukraine" et "en maintenant et en imposant des mesures restrictives à l'encontre de la Fédération de Russie", ont déclaré le président français Emmanuel Macron, la présidente du conseil italien Giorgia Meloni, le chancelier allemand Friedrich Merz, le premier ministre polonais Donald Tusk, le premier ministre britannique Keir Starmer, la présidente de la Commission européenne Ursula von Der Leyen et le président finlandais Alex Stubb.
"La voie de la paix en Ukraine ne peut être tracée sans l'Ukraine", ont-ils ajouté rappelant leur attachement "au principe selon lequel les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force" et précisant que "la ligne de contact [ligne de front, ndlr] actuelle devrait être le point de départ des négociations".
Intense activité diplomatique
L'initiative de M. Trump a provoqué une intense activité diplomatique. Le président ukrainien a eu des échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron et le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.
Le ministre britannique des affaires étrangères David Lammy a de son côté reçu samedi à Londres le vice-président américain JD Vance, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak et l'ex-ministre ukrainien de la défense Roustem Oumerov, ainsi que des conseillers à la sécurité nationale européens pour "discuter des prochaines étapes vers la paix en Ukraine".
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a pour sa part eu un échange téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine.
Un règlement du conflit comprendra des échanges de territoires "au bénéfice de chacun", a assuré Donald Trump vendredi, sans donner plus de détails.
Le président américain, qui a promis à maintes reprises de mettre fin à la guerre en Ukraine, a plusieurs fois parlé au téléphone avec son homologue russe ces derniers mois, mais ne l'a pas encore revu en personne depuis son retour aux affaires le 20 janvier.