Appenzell est le canton le plus attrayant financièrement

Fribourg se situe à la 15ème position du classement des cantons les plus attrayants sur le plan financier. Genève et Bâle sont bons derniers.

Même si les prélèvements obligatoires y restent parmi les plus lourds de Suisse, le Jura affiche les coûts fixes les plus faibles en moyenne nationale, selon une étude de Credit Suisse. (archives) © KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER

Dans la 5ème édition de son étude sur le revenu librement disponible dévoilée mardi, Credit Suisse a analysé plus de 120'000 cas de figure selon quatre types de ménages pour chaque commune, afin d'en déterminer l'attrait financier en tant que lieu de résidence. Très fouillée, l'analyse en conclut notamment que déménager, même à proximité, peut se révéler financièrement avantageux.

Au palmarès des cantons les plus attrayants pour un ménage moyen, l'édition 2021 de l'étude voit le demi-canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures s'emparer du premier rang, doublant les cantons d'Uri et de Glaris, respectivement 2ème et 3ème. A l'image de 2016, le trio de tête se distingue par son niveau inférieur en matière frais de logement, de charge fiscale ainsi qu'au niveau d'autres prélèvements.

Pointant au 4ème rang, Schaffhouse devance le meilleur représentant romand, à savoir le Jura. Remontant de la 18ème à la 5ème position en l'espace de cinq ans, le dernier né des cantons suisses est parvenu à accroître légèrement son attrait fiscal pour les particuliers, constate la banque aux deux voiles.

Loyers, impôts et primes d'assurance-maladie élevés à Genève

Même si les prélèvements obligatoires y restent parmi les plus lourds de Suisse, le Jura affiche les coûts fixes les plus faibles en moyenne nationale. Arrivent ensuite Appenzell Rhodes-Extérieures, le Valais, la Thurgovie, l'Argovie et le Tessin. L'essentiel du milieu de tableau est constitué de cantons à caractère rural ou suburbain.

En bas de tableau, Genève et Bâle-Ville, occupent les deux derniers rangs. Les deux régions urbaines se distinguent en particulier par des loyers élevés ainsi que des charges fiscales et de primes d'assurance-maladie supérieures à la moyenne.

Les ménages moyens des cantons de Vaud, Zurich, Bâle-Campagne, Zoug et Neuchâtel affichent eux aussi un revenu librement disponible inférieur à la moyenne. Du côté de la Suisse romande, outre le Jura 5ème et le Valais 7ème, Fribourg se classe au 15ème rang, Berne au 19ème, Neuchâtel au 20ème et Vaud au 24ème. Quant au Tessin, il occupe la 10ème position.

Les cantons dans lesquels les coûts fixes sont élevés présentent généralement un attrait financier résidentiel inférieur à la moyenne. A titre d'exemple, même la fiscalité la plus avantageuse de Zoug ne permet pas à un ménage moyen de compenser l'inconvénient de frais de logement élevés, explique Credit Suisse.

Différences communales

A l'issue de leurs recherches, les spécialistes de Credit Suisse constatent que des loyers et des prix de l'immobilier élevés ainsi que des prélèvements obligatoires relativement lourds renchérissent la vie, en particulier dans les centres. L'agrégation sur le plan cantonal gomme cependant les différences d'attrait financier entre les communes, nuancent cependant les économistes de Credit Suisse.

Bénéficiant de larges prérogatives en matière financière, les communes prennent des décisions politiques de grande portée en termes d'attrait financier résidentiel. Dans les grands centres de Zurich, Bâle, Berne, Lausanne et Genève (communes limitrophes incluses), le revenu disponible se révèle faible en comparaison nationale.

Outre les régions proches des centres, les destinations touristiques de renommée internationale comme la Haute-Engadine, Davos, Grindelwald, Zermatt ou encore Gstaad-Saanen se distinguent aussi par des valeurs très inférieures à la moyenne.

A la différence des comparaisons classiques de l'attrait résidentiel, l'analyse des disparités régionales en termes de revenu librement disponible tient compte de nouveaux aspects. La seule comparaison des charges fiscales ne prend pas en considération le fait que dans les régions fiscalement avantageuses, les prix élevés de l'immobilier par exemple peuvent contrebalancer grandement les économies d'impôt.

De plus, des disparités régionales dans les primes d'assurance-maladie ou les frais de gardes des enfants, notamment, ne restent pas sans impact. Enfin, une grande partie des actifs effectuant quotidiennement le trajet les séparant de leur lieu de travail dans les centres urbains, les agglomérations proches de ces derniers peuvent par ailleurs offrir des avantages financiers supplémentaires.

ATS
...