Assurance dentaire obligatoire: bonne ou mauvaise idée ?
Le canton de Neuchâtel se prononce le 25 septembre sur l’initiative pour une assurance des soins dentaires. On ouvre la discussion sur Fribourg.

C'est un scrutin qui intéresse la Suisse entière: les Neuchâtelois voteront le 25 septembre sur la création d’une assurance dentaire obligatoire.
Cette initiative, portée par la gauche et déposée en 2015, vise à prendre en charge des mesures de prévention, de contrôles et d’hygiène dentaire ainsi que les soins dentaires de base pour l’ensemble de la population du canton. Au même titre que l'Assurance-vieillesse et survivants (AVS), pour financer ce projet, les initiants prévoient un prélèvement sur les salaires, assumé à parts égales par les employés et les employeurs, ainsi qu’une contribution financière des collectivités publiques.
Les partisans de l'initiative soulignent que la santé dentaire, non couverte par l'assurance de base, est un luxe auquel un Romand sur trois doit renoncer pour des raisons financières.
L'idée a fait débat, fait débat et fera encore débat dans plusieurs cantons helvétiques. En 2018, les Vaudois refusaient l’initiative pour le remboursement des soins dentaires. L’année suivante ce sont les Genevois qui réservaient le même sort à un texte similaire. Puis cela pourrait être au tour du Valais et du Tessin où des textes similaires ont été déposés.
Et à Fribourg?
A Fribourg, un postulat, demandant au Conseil d’État d'étudier la possibilité d'établir une assurance publique obligatoire, couvrant les soins dentaires, avait été refusé en 2016 par le Grand conseil. Toutefois, l'idée est défendue par le Fribourgeois Simon Zürich, vice-président de la Fédération des patients de Suisse romande et député socialiste au Grand conseil. Pour lui, trop de gens renoncent aujourd'hui à des soins dentaires pour des raisons financières.
Les dentistes sont, quant à eux, opposés au principe d'assurance obligatoire. Philip Cantin, dentiste à Châtel-Saint-Denis et ancien président de la section fribourgeoise de la société suisse des médecins-dentistes, estime que cet arsenal est mal adapté aux réels besoins des patients, injuste et trop cher.