Fin de l'attaque du Hezbollah contre Israël

Le Hezbollah libanais a annoncé dimanche avoir lancé des attaques contre des objectifs militaires en Israël. De son côté, l'armée israélienne affirme avoir mené des frappes préventives au Liban.

L'armée israélienne a exhorté "toute personne se trouvant près de là où le Hezbollah opère" à fuir (archives). © KEYSTONE/EPA/ATEF SAFADI

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé une réunion du cabinet de sécurité tôt le matin et son ministre de la Défense Yoav Gallant a décrété l'état d'urgence sur le territoire d'Israël pour 48 heures à partir de 06h00 locales (05h00 en Suisse).

Armé et financé par l'Iran, ennemi juré d'Israël, le Hezbollah a menacé Israël, voisin du Liban, d'une riposte après la mort d'un de ses chefs militaires Fouad Chokr, tué le 30 juillet dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth.

Le Hezbollah ainsi que l'Iran et le Hamas palestinien sont engagés dans une guerre contre Israël à Gaza depuis plus de dix mois. Ils ont menacé aussi de répondre à l'assassinat imputé à Israël de l'ex-chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet.

Terminée "avec succès"

Dans un communiqué à Beyrouth, le Hezbollah a indiqué avoir lancé "une attaque aérienne à l'aide d'un grand nombre de drones" sur le territoire israélien. Il a ajouté avoir tiré "plus de 320" roquettes Katioucha sur 11 bases militaires en Israël et sur le plateau du Golan syrien occupé par Israël. Le Hezbollah a ensuite dit que son attaque était "terminée" pour dimanche et qu'elle s'était "achevée avec succès".

Un drone du groupe armé libanais intercepté par un avion de combat israélien. 

L'attaque visait les "casernes et positions israéliennes afin de faciliter le passage des drones d'attaques" vers le territoire israélien "en profondeur", selon le mouvement, qui exerce une influence prépondérante au Liban. Le Hezbollah a démenti "les allégations" d'Israël qui a affirmé avoir déjoué une attaque de grande ampleur.

Affirmant avoir mené des attaques préventives au Liban, l'armée israélienne a dit qu'"une centaine" de ses avions avaient détruit "des milliers de rampes de lancement de roquettes" du mouvement libanais. L'opération a été déclenchée pour "éliminer les menaces visant les citoyens israéliens", a précisé l'armée.

Un mort

Dans l'immédiat, les autorités israéliennes n'ont pas fait état de positions militaires touchées. M. Netanyahu a juré de "tout faire" pour la "sécurité" des habitants du nord du pays, frontalier du sud du Liban, secteur ciblé principalement par des tirs du Hezbollah.

Selon la chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah, les raids israéliens ont visé les forêts de Kounin Rashf, Al-Tayri, Beit Yahoun, Al-Khardali, Zawtar, Iqlim Al-Tuffah et Al-Rayhan dans le sud du Liban. Le ministère de la Santé libanais a été état d'un mort.

Après que des avions ont été retardés et des atterrissages déroutés vers d'autres aéroports d'Israël, l'Autorité de l'aviation civile israélienne a annoncé la reprise des vols vers et au départ de Tel-Aviv. L'aéroport de Beyrouth fonctionnait normalement dimanche matin.

Depuis des semaines, la communauté internationale dit craindre une escalade militaire régionale entre l'Iran et ses alliés d'une part et Israël de l'autre, à l'heure où la guerre perdure à Gaza.

Celle-ci a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël. Le lendemain, le Hezbollah ouvrait un front contre Israël, en "soutien" au Hamas et depuis la frontière entre les deux pays est prise dans un engrenage de violences.

Négociations au Caire

C'est dans ce contexte explosif que les négociateurs au Caire devraient poursuivre en principe dimanche leurs discussions pour tenter d'obtenir un accord sur une trêve dans la bande de Gaza.

Cette dernière session de discussions en date a été lancée jeudi dans la capitale égyptienne en présence des chefs du renseignement extérieur et intérieur israéliens, David Barnea et Ronen Bar, du directeur de la CIA, William Burns, du coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que des chefs du renseignement égyptien et qatari.

Une délégation du Hamas s'est rendue au Caire mais ne devrait pas participer aux discussions, selon le mouvement. Depuis des mois, les médiateurs - Qatar, Egypte, Etats-Unis - tentent de convaincre le Hamas et Israël d'arrêter les hostilités, mais sans succès jusque-là.

ATS
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