Autodestruction de la fusée japonaise H3
La fusée japonaise de nouvelle génération H3 a reçu mardi l'ordre de s'autodétruire peu après son décollage en raison d'une défaillance d'origine encore inconnue, a annoncé l'agence spatiale japonaise JAXA. La défaillance rendait impossible le succès de la mission.
Il s'agit d'un deuxième échec cuisant d'affilée pour ce nouveau lanceur spatial dans lequel le Japon place beaucoup d'espoir. A la mi-février, ce modèle avait échoué à décoller en raison d'un problème concernant ses propulseurs d'appoint (boosters), ce qui avait contraint la JAXA à reporter son vol inaugural.
Cette fois-ci, la fusée a réussi à décoller comme prévu à 10h37, heure japonaise (02h37 en Suisse), du centre spatial de Tanegashima, au sud-ouest du Japon. Mais la mission a été avortée une dizaine de minutes plus tard, alors que la vélocité de l'engin semblait diminuer anormalement.
Le centre de commande a d'abord indiqué que l'allumage des moteurs du deuxième étage de la fusée n'était "pas confirmé", avant d'annoncer un ordre d'autodestruction, parce qu'il n'y avait plus de "possibilité de réussir la mission".
Série d'échecs
L'imposant modèle H3, successeur des fusées H2-A, est censé permettre à l'avenir au Japon d'assurer des lancements spatiaux commerciaux plus fréquents, plus sûrs et moins coûteux pour être capable de rivaliser notamment avec le lanceur Falcon 9 de l'entreprise américaine SpaceX pour convoyer des satellites.
La JAXA était réputée pour la haute fiabilité de ses vols, mais elle connaît une série d'échecs depuis l'an dernier.
En octobre dernier, un autre de ses lanceurs de plus de petite taille, Epsilon, avait lui aussi reçu un ordre d'autodestruction peu après son décollage en raison d'un problème de trajectoire. Il s'agissait à l'époque du premier échec pour une fusée de la JAXA depuis 2003.