Barbie passe le cap du milliard de dollars de recettes

Sorti le 9 juillet aux Etats-Unis et dix jours plus tard en Suisse, le film basé sur la célèbre poupée mannequin explose plusieurs records.

Ken (Ryan Gosling) et Barbie (Margot Robbie) prennent la route pour rejoindre le monde réel. (Image tirée du film) © KEYSTONE

Paillettes et peinture rose ont envahi les salles de cinéma au milieu de l'été. Réalisé par l'américaine Greta Gerwig, le long-métrage commence à Barbieland, un monde utopiste où toutes les poupées vivent libres et heureuses, sans souci du lendemain. Mais un beau jour, Barbie s'interroge. Qu'est-ce que la vie? Qu'est-ce que la mort? Qu'est-ce qui se trouve au-delà des frontières de mon monde? Des questions qui la pousseront à voyager jusque dans notre réalité, là où les hommes tiennent les positions les plus importantes. 

Lors de son premier week-end de diffusion sur son sol, Barbie rapporte plus de 155 millions de dollars. Il réalise ainsi le meilleur démarrage de l'année 2023 et le meilleur démarrage de tous les temps pour un film réalisé par une femme. Trois week-end après sa sortie, les spectateurs continuent d'affluer et la barre du milliard de dollars de recettes au box-office mondial est à présent franchie.

Communication hors pair et quête identitaire

Tirant profit d'une intense campagne marketing et d'un buzz précédant sa sortie - notamment sur les réseaux sociaux où il a été mis en parallèle avec Oppenheimer de Christopher Nolan - le film doit-il uniquement son succès à sa visibilité hors salles?

Pour Camille Huygen, historienne du cinéma et responsable de Planète cinéma au FIFF, la communication entourant le long-métrage est bel et bien un tour de force marketing. "Barbie n'a jamais été aussi présente dans le paysage culturel: produits dérivés, vêtements, véhicules et même dans la musique avec la bande originale du film où se côtoient des artistes de renom comme Dua Lipa ou Billie Eilish. C'est cet aspect très "tentaculaire" qui fait que son imagerie est partout". 

Mais outre ses acrobaties commerciales, l'historienne est convaincue que c'est aussi ce que le film raconte qui suscite l'engouement. "Plus que l'histoire d'une poupée, c'est une œuvre de science-fiction, une quête identitaire dans laquelle chacun peut s'y retrouver et se positionner. Oui, on parle de féminisme et de patriarcat, mais l'enjeu est surtout de se demander quelle est ma place dans cette société."

Un succès qui profite aux salles

Dans le canton de Fribourg aussi, la poupée mannequin séduit. Dans les salles Cinemotion de Bulle et de Payerne, le film a respectivement récolté plus de 2'000 et 1'500 entrée en moins de trois semaines. Pour Xavier Pattaroni, programmateur des deux salles, toutes les générations ont pu s'y retrouver.  "C'est un personnage central de la culture populaire, tout le monde le connait. Lorsque je suis allé le voir avec ma fille de 16 ans, nous avions d'un côté une dame d'une septantaine d'années et de l'autre des adolescents venus le voir en groupe. En discutant avec ma responsable de salle, cette variété de population s'est confirmée."

Autre bonne nouvelle pour les cinémas: depuis le début de l'année, ces derniers ont enregistré plus de 5,7 millions d'entrées, soit environ 25% plus qu'en 2022. Une note d'espoir pour le programmateur qui se réjouit de voir le public reprendre le chemin des salles obscures. "'Avec des films comme Barbie ou Oppenheimer, on arrive presque à rattraper le niveau qu'on avait avant la crise sanitaire. On est très heureux."

Frapp - Dimitri Faravel
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