Benjamin Gapany de retour dans la sciure

Le lutteur fribourgeois prépare activement son retour à la compétition. Il partage son point de vue sur son sport à travers une interview.

Benjamin Gapany entame sereinement cette nouvelle saison, laissant derrière lui les souvenirs de sa blessure. © La Télé - KEYSTONE

Blessé à la cheville en septième passe de la Fête fédérale de lutte de Pratteln, Benjamin Gapany a passé l’hiver à se remettre d’aplomb. "Je n’ai pas eu besoin d’opérer, ce qui est déjà une bonne chose, lance-t-il sur le canapé bleu du plateau de La Télé. J’ai fait pas mal de rééducation et j’ai repris gentiment les entraînements physiques et la lutte à partir du mois de janvier."

La Télé: Cette blessure vous trotte encore dans la tête ou vous avez tourné la page?

Benjamin Gapany: Il faut tourner la page. Il y a les premières fêtes de lutte régionales. Actuellement, les choses se passent bien. J’ai une bonne forme physique, j’ai bien pu m’entraîner. Je suis content.

Qu’attendez-vous de cette saison ?

Comme toutes les années, j’ai une quinzaine de fêtes de lutte. D’abord les régionales, puis, début mai, les cantonales. Cette année, les Romands sommes invités à la fête alpestre du Rigi et au Weissenstein. Pour ma part, je suis convié à la fête de lutte NOS, à Mollis. Le grand rendez-vous arrivera en fin de saison, avec la fête d’Unspunnen.

Ça ressemble à quoi, la fête d’Unspunnen?

C’est une grosse fête qui a lieu tous les six ans. Il n’y a pas de couronne, mais c’est très prestigieux de pouvoir y aller. Le niveau est encore presque plus élevé qu’à une fédérale, car il n’y a qu’une centaine de lutteurs sélectionnés, contre 275 pour une fédérale.

Vous avez commencé la lutte à 7-8 ans. Aujourd’hui, vous en avez 28. La passion est toujours présente?

Pour l’instant, je n’ai aucune démotivation. J'ai toujours du plaisir à me rendre à l'entraînement.

Cette passion pourrait-elle un jour devenir une profession ?

Actuellement, je ne vis pas de la lutte. J’ai quelques sponsors, mais je dois quand même continuer à travailler à côté. J’ai aussi d’autres plans, comme la reprise d’un domaine. Je resterai toujours dans le milieu, que ce soit pour entraîner les jeunes. Ou transmettre ce que j’ai appris durant toutes ces années.

Vous avez vu votre sport évoluer. Notamment dans la manière de se préparer. Expliquez-nous.

Oui, la lutte suisse a énormément évolué. Même moi, je ne m’entraîne plus comme quand j’avais 16-17 ans. On essaie d’aller chercher les détails. Il y a beaucoup de lutteurs semi-professionnels ou professionnels en Suisse allemande. On n’est donc plus dans l’amateurisme.

Comment percevez-vous l’évolution, en Suisse romande?

On est un bon groupe de jeunes. On s’entraîne tous ensemble. Dans l’association romande, il y a plusieurs lutteurs qui ont des préparations d’athlètes professionnels. Ça évolue bien, la relève est présente.

La fête fédérale, c’est aussi le moyen d’intéresser les jeunes?

Les années de fédérales, on a toujours un peu plus de monde dans les entraînements romands. Mais il ne faut pas oublier que les autres années, il y a aussi de grosses fêtes. 

La Télé / Frapp - Gaël Longchamp / Adaptation web: Anaïs Rey
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