Benoît Alt: "j'ai été accepté par l'océan"

Le navigateur vient de participer à la Puru Challenge Race. C'était la toute première fois qu'il emmenait son bateau sur l'Atlantique.

Benoît Alt sur les eaux du lac de Neuchâtel. © DR

Benoît Alt rêve de prendre part à la Mini-Transat 2023. Pour être autorisé à y participer, le Fribourgeois de 24 ans doit faire ses preuves et emmagasiner les miles. C'est pour cette raison qu'il a fait la Puru Challenge Race au début du mois d'août. Cette course reliant Bourgenay en France à Getxo en Espagne était l'occasion pour lui de naviguer pour la toute première fois sur l'Atlantique avec son bateau.

L'expérience aurait pu tourner au cauchemar. Benoît Alt a d'abord été victime d'une intoxication alimentaire. Il a dû rester allongé pendant près de 18 heures sans pouvoir s'hydrater. "Je ne pouvais plus rien faire, je vomissais tout ce que je buvais. J'ai tenu bon parce que je m'imaginais déjà terminer la course et revenir en Bretagne", se souvient le Fribourgeois joint par téléphone. Heureusement pour le skipper, il était accompagné de son coéquipier Alexandre Giovannini qui a pris le relais le temps qu'il se soigne.

Ensuite, alors que les deux hommes se dirigeaient vers l'Espagne, ils ont dû faire face à une avarie. Un problème qui leur a coûté beaucoup de temps mais qui ne les a pas empêché d'atteindre Getxo. La première étape a finalement duré presque 3 jours. Le voyage du retour a été plus tranquille. Benoît Alt a pu rejoindre la Bretagne en 1 jour, 4 heures et 25 minutes. Un temps qui lui a permis de finir à la 28ème place de la Puru Challenge Race. 

Le plein d'expérience

Peu importe le résultat, Benoît Alt espérait surtout emmagasiner de l'expérience. Avant cette course, il n'avait encore jamais navigué sur l'Atlantique avec son bateau, celui-là même qu'il emmènera lors de la Mini-Transat en 2023. "On est content. L'objectif principal, c'était d'en terminer sans avoir trop de casse. C'était aussi de rentrer en vie, sans se faire peur ou se dégoûter" estime celui qui vient de Lentigny.

Car quand il navigue, Benoît Alt prend des risques. Il en est conscient. La Puru Challenge Race lui a permis de se rassurer: "J'ai l'impression d'avoir été accepté par l'océan. J'ai passé un test. Je suis prêt dans ma tête, dans mon corps et dans mon coeur. Je sais que j'ai les moyens de continuer ce projet".

Pour pouvoir prendre le départ de la Mini-Transat 2023, Benoît Alt doit avoir navigué 2'500 miles sur son bateau de 6,5 mètres. Il en a déjà fait près de 800. Ces prochains mois, il sera à La Turballe en France où il s'entraînera avec un pôle. Ce rêve a un coût. Il manque encore 100'000 francs au Fribourgeois pour réaliser son projet.

RadioFr. - Marie Ceriani
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