Appelé à se retirer, Biden réaffirme sa candidature
En campagne électorale dans le Michigan, le président américain Joe Biden, galvanisé, a balayé vendredi une nouvelle fois les spéculations sur son retrait de la course à la Maison-Blanche.
Assailli par des parlementaires qui lui demandent de se retirer et les vives critiques sur son état physique et mental, le démocrate de 81 ans a assuré qu'il sera bien candidat.
"Il y a eu beaucoup de spéculations dernièrement. Que va faire Joe Biden? Est-ce qu'il va rester dans la course? [...] Voici ma réponse: je suis candidat et nous allons gagner", a-t-il lancé à ses partisans à Detroit,.
"Je vous promets que je vais bien", avait affirmé plus tôt le président américain dans un restaurant de Northville, dans la banlieue de Detroit, répondant aux critiques sur ses capacités à mener le pays.
"Une menace pour la nation"
Pour battre son prédécesseur à la Maison-Blanche, Donald Trump, en novembre, il lui faudra absolument remporter le Michigan, un Etat industriel de la région des Grands Lacs. Joe Biden a attaqué son rival, le présentant comme "une menace pour la nation".
"Les Américains veulent un président pas un dictateur", a-t-il déclaré, faisant référence à la déclaration de Donald Trump, affirmant qu'il serait un dictateur "pour un jour".
Le président américain "comprend qu'il y a encore de l'anxiété [au congrès]. C'est pourquoi il est concentré sur une seule tâche: montrer qu'il est le mieux placé pour affronter Donald Trump en novembre et le battre", a assuré un porte-parole de campagne, Michael Tyler, vendredi.
"Je vais rester en mouvement", a promis jeudi le démocrate de 81 ans, lors d'une conférence de presse présentée comme cruciale pour son destin politique, très incertain depuis un calamiteux débat le 27 juin face au milliardaire républicain de 78 ans.
Les partisans du président se sont réjouis de sa connaissance des dossiers, internationaux notamment. Dans l'autre camp, on a pointé son élocution hasardeuse et deux lapsus monumentaux.
Saignée
Lors d'un événement ayant précédé la conférence de presse, le président américain a annoncé le "président Poutine" alors qu'il voulait accueillir le chef d'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky. Il s'est aussitôt repris.
Ensuite, devant les journalistes, il a mentionné "le vice-président Trump", au lieu de sa vice-présidente Kamala Harris, pour la plus grande joie de son adversaire. "Beau boulot, Joe!", a persiflé Donald Trump.
"Cela fait 40 ans que Joe Biden fait des gaffes. Il en a fait quelques-unes hier soir et il en fera probablement d'autres", a commenté son porte-parole Michael Tyler.
La lente saignée au sein du parti démocrate se poursuit, sans tourner à l'hémorragie pour l'instant. Communiqué après communiqué, ce sont maintenant près d'une vingtaine de parlementaires qui ont demandé à Joe Biden de se retirer de la course à la Maison-Blanche.
Vendredi, plus de 20 anciens élus démocrates du congrès américain ont publié une lettre pour demander au président Joe Biden d'avoir une convention ouverte et laisser la chance à d'autres candidats de se présenter.
Finances
Selon le New York Times, d'importants contributeurs ont suspendu des promesses de don faites à l'une des plus grosses structures de financement de la campagne de Joe Biden. 90 millions de dollars se retrouveraient ainsi gelés.
Les yeux sont désormais rivés sur deux grandes figures du parti: l'ancienne cheffe de la chambre des représentants Nancy Pelosi et l'ex-président Barack Obama.
La première, politicienne d'une habileté redoutable, a demandé avec insistance cette semaine à Joe Biden de "prendre une décision", feignant d'ignorer sa détermination à rester en course. Le second, que l'on a vu faire campagne avec son ancien vice-président, est pour l'instant muet.