Evo Morales lance un ultimatum

L'ancien président bolivien Evo Morales, à la tête d'une marche entamée il y a une semaine et arrivée lundi à La Paz, a lancé un ultimatum au président Luis Arce, l'exhortant à changer de gouvernement sous 24 heures "s'il veut continuer à gouverner".

L'ex-président (2006-2019) a pris la tête d'une "Marche pour sauver la Bolivie" de 190 km depuis les hauts plateaux jusqu'à la capitale bolivienne La Paz. © KEYSTONE/AP/Juan Karita

"Si Lucho (Luis Arce) veut continuer à gouverner, il doit d'abord, dans les 24 heures, changer les ministres trafiquants de drogue, les ministres corrompus, les ministres drogués, les ministres racistes", a-t-il lancé, sans mentionner aucun d'entre eux en particulier.

L'ex-président (2006-2019) avait pris la tête d'une "Marche pour sauver la Bolivie" de 190 km depuis les hauts plateaux jusqu'à la capitale pour protester contre les difficultés économiques, la pénurie de dollars et de carburant dans ce pays d'Amérique du Sud.

"Pourquoi cette marche ? Pour dire (...) assez de trahison et surtout assez de corruption, assez de protection du trafic de drogue et assez de mauvaise gestion", a déclaré M. Morales à des milliers de sympathisants rassemblés à l'entrée de La Paz, a constaté l'AFP.

Les autorités considèrent cette initiative comme une tentative de "coup d'Etat". M. Morales a également menacé le gouvernement de résoudre la pénurie de carburant "sous 24 heures", sinon "les mobilisations se poursuivront".

Dimanche dans un message télévisé, M. Arce a averti qu'il "ne permettra pas" qu'éclate une "guerre civile" dans son pays après les divers affrontements entre ses partisans et ceux d'Evo Morales qui ont fait 34 blessés depuis le début de la marche.

Evo Morales est à l'origine des plus grandes manifestations contre le gouvernement qu'il a contribué à élire et dont le mandat s'achève en novembre 2025.

Luis Arce a été le ministre de l'Economie d'Evo Morales pendant ses treize années à la tête du pays, mais tous deux sont aujourd'hui rivaux pour l'investiture du parti au pouvoir pour la présidentielle de 2025. M. Morales veut se présenter bien que la justice le lui ait interdit. Il tente pourtant, avec l'appui d'une aile de son parti, de faire céder les tribunaux.

ATS
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