Bouilloire cherche réparateur, désespérément

Deux fois par an, le RepairCafé de Bulle permet à des objets défectueux de trouver un nouveau souffle grâce à des bénévoles bricoleurs.

Bouilloires, grille-pains, lecteurs CD, radiateurs ou encore machines à coudre ont pu être réparés ce samedi lors d'un événement organisé par Graines d'Avenir. © Frapp

Que faire d'une bouilloire qui ne fonctionne plus? Pour beaucoup de gens, la réponse est simple: la jeter et en acheter une nouvelle. Après tout, ce n'est pas très cher. Les personnes venues au RepairCafé de Bulle ce samedi matin ont opté pour une autre voie: faire réparer leurs objets défectueux.

Réunis dans les locaux du club alpin suisse, neuf bricoleurs bénévoles s'affairent autour d'objets divers: radiateur d'appoint, valise, fer à bricelet, lecteur CD, sac à main, vélo, aspirateur,... "Les objets qu'on voit le plus, ce sont les grille-pains et les bouilloires", explique Florian Oberson, co-organisateur de l'événement bullois, qui a lieu deux fois par an. 

Des objets conçus pour qu'ils ne puissent pas être réparés

Michel vient justement de donner un second souffle à une bouilloire, pour la plus grande satisfaction de son propriétaire. Ce n'était pas si évident: "Il y a une vis triangulaire, c'est fait exprès pour qu'on ne puisse pas réparer." Mais le bricoleur a plus d'un tour dans son sac, il a réussi à contourner le problème. 

Qu'est-ce qui motive le retraité à donner de son temps? "J'adore bricoler!", s'exclame Michel, le rire espiègle. "Des fois ça marche, des fois ça marche pas..." Car tous les objets ne peuvent pas être réparés. C'est le cas des machines à café: "Nous avons décidé de ne plus les accepter, elles sont conçues pour ne pas être réparables et elles prenaient beaucoup de temps à nos réparateurs", explique Florian Oberson.

Au-delà de l'objet, la dimension humaine

En une matinée, les bénévoles ont réussi à réparer 30 objets, pour une fréquentation de 45 personnes, venues seules ou en famille,... Pour des raisons écologiques, mais aussi économiques et sentimentales: "Il n'y a pas de profil-type", estime Florian Oberson. Le point commun de ces gens, c'est qu'ils tiennent à leur possession: "certains objets auraient dû être jetés dans d'autres circonstances mais les gens y sont attachés émotionnellement, ils veulent absolument prolonger leur durée de vie". 

Une cagnotte permet aux clients satisfaits de faire un don, qui servira à couvrir les frais d'organisation. L'enjeu des RepairCafés, qui existent à différents endroits du canton et au-delà, est d'éviter la surconsommation. Mais à la joie d'avoir pu réparer un objet, s'ajoute la dimension humaine: "Je repars aussi avec la satisfaction d'avoir fait une rencontre avec ce monsieur avec qui j'ai pu échanger", explique Samuel, heureux propriétaire d'une bouilloire vieille de 15 ans qui, il l'espère, durera 15 années de plus. 

Une petite victoire sur la culture du tout-jetable. 

Les prochains RepairCafé auront lieu le 25 novembre à Fribourg, puis le 13 janvier à Marsens et le 27 avril à Bulle.

Frapp - Catherine Rüttimann
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