Cassis: défendre la liberté a un prix

Ignazio Cassis défend encore les sanctions contre la Russie et assure que la Suisse est prête à assumer le prix de la défense de la liberté.

Pour le président de la Confédération Ignazio Cassis, "la Suisse ne peut pas tolérer cette guerre sans réagir" (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Dans une tribune publiée samedi dans Le Temps et la Schweiz am Wochenende, Ignazio Cassis anticipe trois "conséquences vraisemblables" du conflit sur le plan économique.

Premièrement, la dépendance à l'égard du gaz et d'autres matières premières russes pèse lourd du point de vue géopolitique et cela impactera la Suisse. Deuxièmement, la Suisse devra fait face à "une inflation et une hausse des prix de l'énergie d'une manière durable et sensible". Finalement, le franc restera une valeur refuge, ce qui pénalisera les exportations, indique le Tessinois.

Il ajoute qu'il est "impossible de prévoir pour combien de temps et à quel point" la Suisse sera affectée, ni quels domaines seront les plus touchés. "Il n'existe pas de solution qui, d'un coup de baguette magique, préserverait la Suisse des conséquences découlant de la situation actuelle", complète-t-il.

Le ministre assure toutefois qu'il n'est "pour l'instant" pas question de fléchissement de la conjoncture voire de crise économique".

"Instrument flexible"

Dans sa tribune, M. Cassis défend une nouvelle fois les sanctions prises contre la Russie. "Le 24 février, la face du monde a changé, et pas de la meilleure manière. Il nous faut défendre vaillamment et sans relâche la liberté et la démocratie. Cela a un prix. Un prix que la Suisse est prête à assumer", écrit-il.

Et d'ajouter que "cette guerre est mue par une folie dévastatrice qui fait voler en éclats tous les principes et les valeurs de notre civilisation". C'est pourquoi le Conseil fédéral a repris l'intégralité des sanctions de l'UE contre la Russie. Cela ne remet pas en question la neutralité du pays, insiste-t-il. La Suisse ne soutient aucun belligérant militairement, que ce soit par la mise à disposition de troupes ou par l'envoi d'armes.

Le ministre des affaires étrangères répète que la politique de neutralité ne constitue pas un dogme mais qu'elle est "un instrument flexible de notre politique extérieur" et de sécurité. Et d'ajouter que "neutralité ne signifie pas indifférence". "La Russie a massivement violé l'interdiction du recours à la force, un principe ancré dans le droit international. En restant inactive, la Suisse aurait fait le jeu de l'agresseur", conclut-il.

ATS
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